Lancée par un groupe d’étudiants Erasmus l’Initiative Citoyenne Européenne Voters Without Borders vise à permettre aux citoyens qui vivent dans un autre pays de l’UE que leur pays d’origine de voter aux élections régionales, nationales et aux référendums dans leur pays de résidence, et renforcer leurs droits de vote et d’éligibilité existants aux élections européennes et municipales.
Les derniers bouleversements politiques qui ont ouvert la voie à tous les futurs dirigeants populistes, mettent en avant une Europe de plus en plus exposée à la montée de ces tendances et de gouvernements autoritaires.
Alors qu’au début de la pandémie, des mesures nationales non coordonnées ont mis fin à la liberté de circulation, maintenant confrontée à un avenir incertain, l’Initiative citoyenne européenne (ICE) qui défend les droits de vote des citoyens de l’Union européenne, souligne l’urgence à laquelle nos démocraties européennes font face et propose des solutions pour les renforcer.
Une initiative inclusive et pro-démocratique
Le principe de liberté de circulation, si cher à l’Union européenne et à ses citoyens, demeure malheureusement imparfait, d’autant plus qu’aujourd’hui de plus en plus de citoyens de l’UE souhaitent s’expatrier dans un autre État membre de l’UE. Alors que de nombreux obstacles au vote, tels que des barrières bureaucratiques et administratives, empêchent les citoyens expatriés dans un autre État membre d’exercer leur droit de vote aux élections municipales et régionales, nombreux sont ceux qui sont finalement obligés de choisir entre leur mobilité et leurs droits civiques.
Bien que les citoyens européens mobiles paient leurs impôts, envoient leurs enfants dans les mêmes écoles et utilisent les mêmes services que leurs voisins nationaux, ils ne demeurent pas des membres à part entière et égaux de la société dans laquelle ils vivent. Et pourtant, il semblerait logique que ceux-ci aient le droit d’être représentés sur la scène politique nationale et régionale, suivant le principe de “pas d’imposition sans représentation” et “une personne, un vote” défendu par l’initiative.
Voters Without Borders estime donc que les droits à l’échelle européenne actuels ne sont plus adaptés et qu’ils devraient être réformés et étendus. Si cela avait été le cas, avec les votes de 3.7 millions de ressortissants de l’UE résidant au Royaume-Uni et de 1.3 million de citoyens britanniques vivant dans un autre pays de l’UE, le Brexit n’aurait peut-être pas eu lieu lors du référendum de 2016.
Par ailleurs, il ne semble pas légitime d’exclure les citoyens les plus directement concernés par cette décision de sortir de l’UE.
Malheureusement, le Royaume-Uni n’est pourtant pas le seul État dans ce cas : cinq pays de l’UE continuent de priver leurs citoyens de leur droit de vote après un certain temps passé à l’étranger.