( ndlr) Nous recevons et bien volontiers nous publions. Les propos dans le texte reflètent l’opinion de son auteur.
Christian Estrosi a assuré une intense communication à la signature du plan de relance à Matignon, théâtre d’une séance de déclarations d’affection réciproques avec le Premier ministre macroniste. De manière assez étrange, Christian Estrosi semble présenter cet argent comme tombé du ciel, de l’argent gratuit, presque magique. Il s’agit pourtant d’argent provenant de l’Etat, donc de l’argent des Français. Que Nice et la Métropole puissent en bénéficier ne relève pas en soi du miracle, ni même du cadeau. On se demande en revanche comment le « maire-président » aurait financé ses nombreux et coûteux projets sans ces milliards hérités de la crise ? En creusant encore la dette, en levant encore un nouvel impôt ?
Surtout, il y a ce que les chiffres illustrent des choix politiques de Christian Estrosi à la tête de la Ville de Nice et de la Métropole. Ainsi, il est particulièrement édifiant de constater que quatre cités ou quartiers sensibles de Nice vont bénéficier de dix fois plus d’argent que l’ensemble des villages des vallées et montagnes. Ce sont 100 millions d’euros qui vont être attribués aux quartiers de l’Ariane, des Liserons, des Moulins et à la rue Trachel au titre du « renouvellement urbain », tandis que la requalification des coeurs de villages du haut et moyen-pays ne sera financée qu’à hauteur de 10 millions d’euros. Soit seulement 0,4% de l’ensemble du plan de relance ! Et lorsque Christian Estrosi et Jean Castex évoquent des financements additionnels à venir concernant les dégâts de la tempête Alex, on est tenté de leur répondre que cet argent a déjà été promis, que c’est normal, mais qu’en tout état de cause les besoins de nos villages ne se limitent pas à la réparation et la reconstruction et existaient aussi avant cet épisode dramatique.
Alors que 500 millions d’euros ont déjà été investis dans ces quartiers depuis son élection en 2008, Christian Estrosi continue d’y déverser l’argent public alors même que les résultats sociaux ne sont toujours pas au rendez-vous et que, malgré le « renouvellement urbain », l’insécurité y a explosé. A travers ce plan de relance, les habitants des villages de la Métropole, tout comme ceux de nombreux autres quartiers de Nice, peuvent constater une fois encore qu’avec Christian Estrosi le clientélisme électoral l’emporte toujours sur l’équité territoriale et l’intérêt général.
Philippe Vardon, Conseiller municipal et métropolitain – Président du groupe « Retrouver Nice »- Conseiller régional – Vice-président du groupe RN