Celles et ceux qui ne cessent de comparer les différentes stratégies de gestion de la crise sanitaire selon les pays, faisant souvent des amalgames et des comparaisons qui n’ont aucun sens, auront une nouvelle corde à leur arc pour critiquer le gouvernement français : la différence dans l’organisation de la distribution des autotests.
Si les Italiens devront attendre encore quelques semaines avant de pouvoir se dépister eux-mêmes pour la Covid-19, les autotests n’arrivant dans le pays que durant la première semaine du mois de mai selon le gouvernement, ils n’auront pas à se tasser dans les pharmacies pour les trouver. Le ministère de la Santé italien a en effet catégorisé les tests, produits par la société chinoise Xiamen Boson Biotech et distribués par les autrichiens de Technomed après avoir obtenu la certification CE, comme « dispositif médical ».
La différence est de taille : ainsi faisant, le gouvernement italien n’en fait pas un médicament, ce qui en libéralise de fait la vente, comme pour les masques, le gel hydroalcoolique ou encore les dispositifs d’analyse de l’alcoolémie.
Les Italiens, moyennant une somme qui devrait être entre 5 et 10 euros l’unité, pourront non seulement se procurer les autotests en pharmacie, mais également dans les supermarchés… et dans n’importe quel magasin : les bars, les quincailleries, les bureaux de tabac…
L’Italie suit et étend la politique déjà appliquée en Allemagne, où les autotests sont disponibles en supermarché. Mais le gouvernement, en France, aura opté pour une autre solution plus contraignante.
Depuis le 12 avril , les tests maison pour le dépistage de la Covid-19 sont effectivement commercialisés dans l’Hexagone, mais exclusivement en pharmacie.
Une décision critiquée, en particulier par le secteur de la grande distribution qui voit là une occasion manquée de chiffre d’affaires, mais que le ministère de la Santé justifie par la nécessité pour l’acheteur de se faire expliquer les gestes techniques pour effectuer le prélèvement nasal.