L’historien Rudolph J.Vecoli s’est opposé à l’idée que les immigrants aux États-Unis aient laissé leur culture en Italie. Ces derniers ont fait de leur mieux pour se fondre dans la société américaine. Pour l’écrivain bien au contraire, ils se sont accrochés avec ténacité à leurs traditions et ont développé des stratégies pour conserver leur héritage. Les Italo-Américains font pression pour embrasser le système social et économique américain. Hormis le partage de la même langue, ces hommes et ces femmes se rassemblent autour de symboles et d’institutions communes. Comme par exemple, le drapeau italien ou l’Église.
Les Italo-Américains sont influencés par la culture américaine qui veut homogénéiser les populations étrangères. Ces dernières doivent « rentrer dans le moule » du pays. L’idéologie dominante avait « inventé », au début du XXe siècle, la notion de melting pot selon laquelle les immigrants perdaient rapidement leur culture pour s’américaniser. À une époque de très forte immigration (environ 1 million par an vers 1910), le melting pot paraissait rassurant, même s’il fallait toujours deux ou trois générations pour que des immigrants aient un(e) conjoint(e) n’appartenant pas à son groupe. (melting pot). Puis, après la Seconde Guerre mondiale notamment, l’émergence de nouvelles générations nées et élevées en Amérique a accéléré l’intégration des parents encore attachés à leur patrimoine culturel. Dans le temps, les Italo-Américains se sont intégrés au mainstream du pays. La communauté anglo-américaine a servi de modèle d’assimilation à toutes les vagues d’immigration étrangères.
Comme pour tous les autres immigrés, il y a une influence de la société anglo-américaine. Cette dernière cherche à homogénéiser les populations étrangères. Les quotas sont instaurés en 1921 sous la présidence de Warren Harding, avec « L’Emergency Quota Act ». Puis trois ans plus tard, avec la loi Johnson-Reed, plus restrictive. Ce n’est pas l’immigration italienne qui a engendré cela mais la peur du renouveau de la Chine très peuplée et du Japon impérial. Cette peur du monde asiatique et de la mise en danger de la suprématie américaine a entraîné une xénophobie croissante.
Avec ces événements, les autorisations d’entrée sur les terres américaines sont revues à la baisse aussi bien pour les Asiatiques que pour les Européens. Près de 17 ans plus tard, la Seconde Guerre mondiale éclate et les États-Unis rentrent tardivement en guerre le 7 décembre 1941. L’identité italo-américaine est grandement remise en question. Des affiches placardées dans les bureaux de poste et gouvernementaux demandent de ne pas parler « le langage de l’ennemi » mais de parler l’américain :
“Don’t speak the enemy’s language! Speak American !”
Tout d’abord car des ennemis de l’État pouvaient être sur leur territoire, mais aussi parce qu’il y avait un grand nombre d’Italiens dans les zones dites « à risques ». Dans le bâtiment, avec la construction de gratte-ciels et dans le port de New-York (sujet traité dans la partie historique). Cela a rapidement évolué la faveur des transalpins avec la participation des Italo-Américains à la Seconde Guerre mondiale, puis l’aide de la Mafia new-yorkaise et sicilienne, leur place dans le pays de l’oncle Sam s’est renforcée.
Par la suite, la nouvelle génération née et élevée en Amérique a accéléré l’intégration. Le groupe majoritaire d’origine américaine a servi de modèle d’assimilation aux étrangers.
En 1980, 6 % des Italo-Américains de plus de 65 ans sont issus du mariage exogame contre 81 % des enfants de moins de 5 ans. Cela atteste des changements de mentalité. Malgré l’effort de nombreux immigrés pour rentrer dans le moule américain, la discrimination et les préjugés persistent envers eux ; et plus précisément les Siciliens sont toujours d’actualité après la Seconde Guerre mondiale.
Du début des années 1950 à la fin des années 1990, la communauté italo-américaine n’a pas été aidée par le massacre perpétré par les Cinq Familles à New-York. Cependant les lois de 1965 et de 1986 permettent entre autres aux Hispaniques, Asiatiques et à la communauté noire, d’immigrer plus facilement et librement aux États-Unis. Le pays n’est principalement plus composé d’Irlandais et d’Italiens. La recomposition ethnique devient significative.