Sa fondatrice Cloé Zaied, a fait une petite escale au port de Nice hier. Cette tournée est une première mondiale. Elle comprend huit étapes de Marseille jusqu’à Monaco. Sa mission est de voyager dans le monde pour montrer une chose. Que l’hydrogène est un vecteur énergétique. Qui est capable de pallier à l’intermittence des énergies renouvelables.
«L’écologie c’est la transversalité.» Ces mots, de l’adjoint à la santé et à l’écologie Richard Chemla, résument parfaitement la philosophie de ce projet. Il suscite espoir et ambition. Pour Chloé Zaied, l’objectif à long terme n’est pas non plus de créer une flotte de guerre composée que de navire à hydrogène. «Notre bateau ne va pas sauver le monde. Le premier objectif est de se servir de ce bateau comme d’un outil pédagogique. Chacune de nos escales nous permet d’inviter les écoles. L’acculturation à l’hydrogène est primordiale. Cela permettra de mettre en lumière cette filière.»
Pour cette pionnière, ce n’est que le début. Il reste beaucoup à découvrir et à améliorer pour avoir un bon résultat. Il faudra bien sûr faire face aux critiques. «On disait la même chose des avions à panneaux photovoltaïques. Trente ans après, vous avez des airbus moins polluants qu’avant», rappelle Richard Chemla.
Une technologie innovante et durable
L’hydrogène a aussi bien un club de fans que de détracteurs. On reproche souvent la méthode utilisée pour produire cette énergie. Parfois, ça peut être du méthane. L’effet pervers de cette technique est qu’elle rejette énormément de dioxyde de carbone (CO2). L’objectif de ce petit navire est la décarbonisation pour atteindre le chiffre rond zéro. Avoir l’hydrogène le plus vert possible. C’est ce qu’explique Chloé Zaied. «On espérait faire un bateau avec les performances d’un bateau thermique. Les seules choses qu’on rejette sont de l’eau et de la chaleur.»
Le principe est le suivant : «Il y a trois bombonnes d’hydrogènes. Elles ne servent qu’à stocker l’hydrogène. Elles sont sous pression à 500 bar (unité pour mesurer la pression). Un plein d’hydrogène s’effectue en 25 minutes. Elle passe ensuite dans la pile à combustible. Elle va créer une combustion électrochimique. En clair, elle produit de l’électricité quand elle entre en contact avec l’hydrogène présent naturellement dans l’air. En terme de production, elle produit 46 litres d’eau distillée à l’heure. L’électricité part dans le parc de batteries. Elles alimenteront par la suite le moteur», détaille la présidente d’Hynova.
Les matériaux utilisés sont tout autant ingénieux. La fibre de lin ou de bambou peuvent être utilisées pour la création de la coque. Pour permettre de réduire de manière drastique l’empreinte carbone. «On veut prendre en compte le cycle de vie du bateau. On ne voulait pas faire un bateau écologique. Mais plutôt un bateau qui essaye d’être le moins impactant possible pour l’environnement.»
Une sensation de calme absolu
Au moment de prendre le voile, vous prenez conscience de l’avantage de ce bateau. «Il n’émet presque aucune vibration et reste silencieux.» Seul le bruit de la mer vous berce durant votre voyage. Vous vous rendez compte du son et des notes graves de la mer qui tape sur le bateau. Cela prouve que quand vous respecter son environnement, Poséidon sait bien vous le rendre.
Vous aurez la chance de pouvoir profiter du Mistral qui fait son petit effet malgré la vitesse. «Ce bateau de neuf tonnes a une autonomie de 10 à 12 h.» À l’évidence, ce paramètre peut changer selon les besoins des personnes. Ainsi, vous pourrez avoisiner les 25 nœuds [45 km/h] pendant 40 minutes ou 12 nœuds [20 km/h]. Le tout pour une puissance maximale de 60 KW. Enfin, si vous avez une âme de «nez», vous pourrez profiter du parfum de l’océan à perte à de vue. Comment c’est possible ? Tout simplement, car cette embarcation ne rejette pas des mauvaises odeurs.