Un triomphe (titre ironique…) est inspiré d’une histoire vraie qui s’est déroulée en Suède, il y a déjà quelque temps.
Le synopsis est a priori simple : un acteur un peu has been monte une pièce de Beckett avec des détenus, récalcitrants puis enthousiastes, pour cette tentative d’évasion très particulière.
On s’attend peu ou prou à un développement du style « c’est compliqué au début mais finalement les prisonniers se prennent au jeu » et c’est bien le cas mais le film surprend par son rythme trépidant, son refus de psychologie facile et son parti pris de nous montrer la prison uniquement quand la future pièce est en répétition, sans s’attarder sur la vie à l’intérieur de l’établissement pénal.
Il y a un côté Feel Good Movie évident dans Un triomphe, avec la jubilation de voir prendre forme un projet dont l’accomplissement semble rencontrer sans cesse des obstacles insurmontables. Le film est aussi un bel hommage aux comédiens de théâtre, avec de plus l’idée que la culture est accessible à tous y compris avec une pièce aussi exigeante qu’ « En attendant Godot ».
Au passage, ne le cachons pas, il y a quelques aspects naïfs dans le film mais ils participent de l’évident humanisme qui se dégage de l’ensemble.
Kad Merad tient le rôle principal avec un brio qui devrait le mener tout droit à une nomination aux prochains César. Sans omettre de signaler qu’Il est extrêmement bien entouré par Marina Hands, Laurent Stocker et ses autres petits camarades de jeu, avec de vrais gueules et de l’abattage, au point de se demander si ce ne sont pas de vrais taulards qui répètent Godot.