Croisés au fil des rues, Anna, Bertrand, Nicole ou Frédéric, niçois jeunes ou moins jeunes, ont voté pour Nicolas Sarkozy pour diverses raisons. Heureux ou déçus, ils se rejoignent tous sur un point : ils ne comprennent pas le « lynchage » des médias.
« Quand Marianne fait sa couverture avec le titre « Putain, 4 ans… », je ne comprends pas. C’est vraiment disproportionné ! » s’exclame Anna. Cette étudiante de 21 ans a offert sa voix à Nicolas Sarkozy, mais pas sa flamme : « Il ne s’agit pas d’une idole que l’on adule un jour, puis que l’on insulte le lendemain. Il est le président de la république et nous lui avons donné 5 ans pour réussir. C’est à lui de jouer, mais il ne peut pas tout révolutionner d’un coup de baguette magique. J’ai confiance, j’attends la fin du quinquennat ! » Anna aurait aimé glisser dans l’urne un bulletin Dominique Strauss-Kahn. Elle voulait « tout sauf Ségolène » et elle ne regrette pas son vote. Le fameux « Casse toi, pauvre con ! » l’a fait sourire. Elle n’attendait pas grand chose de Nicolas Sarkozy sinon qu’il se démène, « Et c’est ce qu’il fait, avec un certain courage ! » Qu’espère Anna ? « Que Nicolas Sarkozy ne perde pas confiance : il a été élu pour des projets, il doit continuer à les réaliser. »
Ce qui s’est passé quand il était dans l’isoloir ne nous regarde pas, Bertrand n’a pas vraiment envie de s’étendre sur le sujet. Pourtant, il finit par confier qu’il n’est pas très fier d’avoir voté « sarkozy-passionnément ». Le personnage lui a plu au fil de la campagne. « A l’époque », il a même eu envie de devenir militant. « Sarko c’était l’homme de la situation ! Il donnait l’impression d’être droit et compétent. On pensait que tout allait changer. » Bougon, Bertrand en veut à son président. Retraité niçois, il a toujours voté à droite, et ne compte pas changer. Aux élections municipales, il a glissé un bulletin UMP dans l’urne, pour la forme. Il fait parti des déçus qui ne comprennent pas toujours la nouvelle génération politique, celle qui ouvre les portes du gouvernement à l’opposition et qui étale ses remariages sur papier glacé.
Une politique plus transparente, plus ouverte, c’est ce qui a plu à Nicole, 40 ans. Mais le président a fait beaucoup d’erreurs de communication qu’elle trouve inacceptable. Dans le camp des déçus, Nicole regrette son vote : « J’ai choisi Nicolas Sarkozy par élimination. Je le trouvais déjà antipathique il y a un an, mais je me suis dit qu’on ne votait pas pour une personne mais pour un programme. Il y a beaucoup de choses que j’espérais et qu’il n’a pas encore commencé à mettre en œuvre. » Le faste dérange Nicole. Derrière sa caisse enregistreuse, elle s’excuse de paraître jalouse quand elle avoue qu’elle n’a toujours pas digéré l’augmentation de salaire du président : « j’attends de Nicolas Sarkozy qu’il réduise les inégalités. Si la vie s’améliore pendant son quinquennat je serais contente, pour l’instant je suis très déçue ». Nicole attend, elle ronge son frein et espère encore.
« Nicolas Sarkozy a le mérite de lever des tabous, de s’attaquer à des dossiers que personne n’avait osé toucher. Ses réformes vont dans le bon sens. Mais quand on décide de changer un pays, il y a forcement des tas de choses impopulaires. C’est normal que tout le monde lui tombe dessus. » Le discours n’a rien de neuf, c’est ce que s’acharnent à répéter l’Elysée et les membres du gouvernement. Mais pour Frédéric les mots sonnent juste. Ce militant UMP de 27 ans, a confiance : « les résultats viendront ! Je n’ai pas voté pour superman, je lui laisse le droit à l’erreur et du temps. Happy birthday Nicolas ! »