140 tonnes d’acier, 1 279 tubes, 100 mètres de long, 20 mètres de haut… Des chiffres impressionnants, à l’image de l’allée des athlètes, sculpture monumentale érigée à Pékin à l’occasion des prochains Jeux olympiques. La production de cette œuvre du sculpteur belge Olivier Strebelle, 81 ans, installée à l’entrée du village olympique, a été confiée à Gad Weil. Non-figurative en apparence, cette œuvre représente cinq personnages portant les cinq anneaux olympiques. Symbole évident de l’envie commune d’exprimer la solidarité entre les peuples. Et ce malgré un contexte politique tendu. « Un raidissement important s’est fait sentir au moment des crispations autour du passage de la flamme olympique, reconnaît Gad Weil. Mais cette sculpture est le trait d’union entre les désaccords d’un point de vue politique et la volonté de conserver intacte l’amitié entre les peuples. »
Promotion de la négritude
Direction maintenant le Sénégal : en décembre 2009 aura lieu la 3è édition du Festival mondial des arts nègres (Fesman), dont Gad Weil assure la production déléguée. Le continent change, mais l’amitié entre les peuples reste. Née en 1966 du débat sur la négritude entre Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire, cette manifestation avait revue le jour au Nigéria en 1977. La voilà de retour au Sénégal où elle accueillera 84 pays représentant le rayonnement planétaire de la culture africaine, tous arts confondus. Outre son rôle d’ « entraîneur » de cette grande équipe d’artistes, Gad Weil a également eu à charge de mobiliser les moyens de financement suffisants pour mener à bien ce projet. « Le budget de 45 millions d’euros est financé à hauteur de 70 % par des fonds privés et à 30 % par des fonds publics internationaux », précise-t-il.
Un homme à la mer !
Plus près de nous, c’est à Brest, du 11 au 17 juillet, que Gad Weil mettra en scène son prochain événement. Et pas des moindres, pour cet homme de la terre, puisqu’il s’agit de la grande parade nautique. « Je suis plutôt malade sur un bateau, s’amuse-t-il, mais tout en m’immergeant dans la culture bretonne, j’ai pu garder un œil extérieur et apporter de nouvelles idées. » Notamment en reprenant la formule des carnavaliers, chère à son cœur. Le dragon des Povigna sera d’ailleurs de la partie, histoire de montrer que les Niçois sont aussi capables d’exporter leur savoir-faire…
« Le Carnaval n’est pas une tribune politique »
Le Carnaval de Nice, justement : Gad Weil prendra-t-il les rênes de l’édition 2009 ? Si la municipalité n’a pas encore fait connaître ses intentions, le directeur artistique a une idée sur la question. « Après 12 ans de travail, je trouverais cela normal de passer la main, explique-t-il, mais dans une collaboration avec mon successeur qui reste à imaginer. » D’autant que, selon lui, le Carnaval a atteint aujourd’hui un niveau de maturité lui permettant d’aller plus loin, notamment dans la recherche de grands partenariats. Avec son rayonnement à l’international, la manifestation semble avoir retrouvé son lustre. « Si 98 % des personnes travaillant sur le Carnaval sont des Niçois, cela ne veut pas dire qu’il faut se fermer à d’autres propositions, estime Gad Weil. Bien au contraire, le débat qui oppose tradition populaire et modernité est révolu. » Tout comme la dichotomie entre carnaval officiel et carnaval indépendant. A l’heure du village planétaire, Gad Weil pense que les deux doivent se rejoindre pour travailler ensemble, dans une volonté de développement économique. Une démarche qui s’inscrit dans le programme Euroméditerranée lancé par Nicolas Sarkozy. Si Marseille en est la ville maîtresse, Gad Weil pense que Nice pourrait en être la « capitale flamboyante ». Avec une activité économique, un pôle culturel et un pôle sportif, Nice pourrait devenir le lieu où les peuples partageraient leur sentiment d’appartenance à la mare nostrum. A condition que la Mairie, le Conseil général et la CANCA se mobilisent pour financer le projet à 50 %…
Voir l’interview sur le Carnaval de Nice sur Web TV Nice
Cette vidéo est issue du site Web TV Nice