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22 novembre 2024

Patrick Allemand (PS) : « Le tramway est un trait d’union entre le centre et la périphérie de Nice »

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jpg_allemand-2.jpg Nice-premium : Commençons par la ligne 2 du tramway. Le projet tarde-t-il trop à votre goût ?

Patrick Allemand : La ligne 2 était la priorité de notre programme à Changer d’ère. Christian Estrosi, lui, a peu évoqué le projet au cours de la campagne municipale. Pourtant, l’essentiel des déplacements en voiture à Nice se fait sur l’axe est-ouest : cela représente 140 000 déplacements par jour. Il est primordial d’offrir un moyen de transport alternatif, et d’achever ce que Jacques Peyrat a commencé.

NP : En quoi le projet de la gauche diffère-t-il de celui de l’équipe majoritaire au Conseil municipal ?

PA : Nous sommes d’accord sur le trajet jusqu’au parc Phoenix : c’est là que nos chemins se séparent. La droite souhaite faire une liaison avec l’aéroport. À Changer d’ère, nous voulons que la ligne passe par le centre administratif, le Nikaïa et le stade de l’ouest, trois pôles très attractifs en terme de déplacement. Cela permettra d’éviter les bouchons sur la voie rapide les soirs de concert, et sera apprécié des milliers de salariés et de clients qui vont chaque jour au CADAM. Sans parler de l’apport pour les transports scolaires, qui se verront modifiés. Nous insistons aussi pour que la ligne 2 passe par Les Moulins, dernier quartier populaire de Nice non desservi par le tram.

NP : Qu’en est-il du prolongement de la ligne 1 ?

PA : En fait, ce projet devrait démarrer avant la construction de la ligne 2. Il est le plus avancé : qu’il desserve l’Ariane est très important à mes yeux. Le tramway doit être le trait d’union entre le centre la périphérie de Nice.

NP : Revenons aux dernières élections municipales. La gauche a réalisé une très bonne campagne, mais n’a pas réussi à prendre la mairie. Comment avez-vous digéré cette défaite ?

PA : Nous l’avons prise avec philosophie. En politique, il y a les projets, les hommes, les femmes et les temps. Les Niçois n’ont pas opté pour un vrai changement cette fois-ci. Ils pourront le faire aux prochaines élections. Au moins, les Niçois savent aujourd’hui qu’une opposition crédible existe à gauche. Durant ce mandat, il nous reste à construire cette opposition.

NP : Vous allez gérer cela de manière différente de votre prédécesseur, Patrick Mottard ?

PA : Nous devons organiser une opposition à la fois déterminée, responsable et constructive. Nous ne devons pas rester dans la protestation stérile ou l’obstruction. Au contraire, nous devons être présents partout où cela est possible : à la société de tourisme, à l’OPAM, au crédit municipal, etc. Notre but est de créer une équipe qui soit capable de gérer demain.

NP : Justement, à propos de Patrick Mottard : une lettre a été récemment envoyée aux militants socialistes des sections centre et nord de Nice, leur demandant de « condamner la démarche politique initiée par Patrick Mottard » et de reconnaître « comme représentant du parti socialiste au Conseil municipal Patrick Allemand ». La situation justifie-t-elle une telle démarche ?

PA : Je n’ai pas suscité l’initiative de cette lettre. Il s’agit d’une décision du bureau fédéral. Ce sont des anciens proches de Patrick Mottard qui ont poussé à cette clarification. La situation était très compliquée. L’exclusion de Patrick Mottard a été prononcée par le bureau national du parti socialiste. Et une exclusion n’est jamais prononcée de gaieté de cœur. Maintenant que les principaux responsables ont été exclus du parti, il est temps de reconstruire le PS dans ces secteurs, avec des personnalités nouvelles.

NP : Passons au niveau national : pensez-vous que le Congrès du parti socialiste, qui aura lieu à l’automne, va permettre de relancer la machine ?

PA : Je ne sais pas s’il va relancer le parti. C’est un congrès extrêmement complexe, pollué par le débat présidentiel. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est de déterminer une ligne politique claire ; et ce Congrès n’en prend pas le chemin. Il s’opère des regroupements insolites, hétéroclites entre des personnes qui n’ont qu’un seul objectif : faire barrage à Ségolène Royal. Si elle m’écoutait, elle refuserait à occuper la fonction de premier secrétaire du parti. Avec les suffrages de plus de 16 millions de Français qu’elle a obtenus aux élections présidentielles, elle tient déjà sa légitimité. Si elle renonçait à être candidate à la tête du parti, on verrait que toutes les coalitions de circonstance éclateraient.

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