Depuis quelques mois, la stabilité politique belge connaît quelques remous. Le Premier Ministre Yves Leterme avait, la semaine dernière, présenté sa démission à Albert II le roi des Belges. Ce dernier l’a refusée. Le chef du gouvernement fédéral belge avait jeté l’éponge devant son incapacité à souder Flamands et Francophones autour d’un projet de réforme de l’État visant à accorder plus d’autonomie à la Flandre.
Les mots doivent toujours être pesés et le sens qu’on veut leur donner est d’une importance capitale. C’est donc dans une situation de crise que les Belges ont célébré leur Fête Nationale ce lundi 21 juillet. A Nice, les commémorations se sont déroulées en présence du Consul Luc de Lobel, du Député Maire de Nice Christian Estrosi, ses adjoints Rudy Salles et Eric Ciotti, également députés, le sous préfet des Alpes-Maritimes, des représentants d’association Franco Belge et des touristes d’outre quiévrain en vacances sur la Côte d’Azur. Les hommages traditionnels ont été rendus en honneur des belges morts pour la paix, mais aussi en honneur d’Albert Ier, roi des Belges de 1909 à 1934 qui avait prévenu les Alliés lors du Traité de Versailles après la 1ere Guerre Mondiale des risques de conflits que pourraient entraîner des sanctions humiliantes contre l’Allemagne.
« Il ne serait pas correct de ne pas dire un mot sur les problèmes en Belgique et d’essayer d’ignorer le problème. C’est un problème difficile impossible à expliquer. Les deux communautés finiront par trouver un nouvel équilibre. La tolérance et la compréhension sont deux qualités de notre pays qui sont un modèle et qui font notre renommée au delà de nos frontières. » L’annonce du Consul Luc de Lobel est diplomatique et optimiste. Il est dans son rôle. Christian Estrosi tient aussi le sien : « Je ne ferais pas d’ingérence sur la politique intérieure de la Belgique. Nous aspirons simplement notre volonté de conforter l’unité de la Belgique. La Belgique a eu un rôle historique considérable pour faire de nos ennemis d’hier nos amis d’aujourd’hui. Nous devons construire la paix en méditerranée et la Belgique a un grand rôle à jouer. »
Non loin de là, le couple Dannels, qui depuis 27 ans vient en vacances à Nice, est sceptique face à la situation en Belgique. Roger, retraité et ancien volontaire de guerre, est pessimiste et préfère éviter d’en parler comme un tabou et parle de ses vacances, de la température de l’eau en Mer du Nord : « Nous sommes ici jusqu’à dimanche. Nous avons des amis ici et nous venons depuis 27 ans. On fête les deux fêtes nationales, le 14 juillet et le 21 juillet. » A la question : Comment la Belgique peut retrouver une situation stable la réponse se manifeste par une moue contrastant avec les discours officiels.
