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22 novembre 2024

Pic de pollution : ATMOPACA est là

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jpg_zz.jpgATMOPACA est le fruit de la fusion de deux organismes, l’un basé à Nice et l’autre à Marseille, chargés de surveiller la qualité de l’air sur la région. Ces deux entités ont fusionné en 2006 pour créer ATMOPACA. Cet organisme est une association règlementée par la loi dite « 1901 », il est indépendant mais agréé par le ministère de l’environnement et du développement durable pour mener à bien ses différentes missions. ATMOPACA n’existe pas seulement que pour le grand Sud-est, on retrouve une trentaine de ces organisations un peu partout en France. C’est une agence basée sur le principe de collégialité où se retrouve scientifiques, collectivités territoriales, État et industriels contraints de payer des taxes sur leur activité nuisant à l’environnement et à la qualité de l’air.

ATMOPACA s’est défini cinq missions principales : surveiller et prévoir la qualité de l’air, anticiper les pics de pollution, informer au quotidien et en cas d’épisodes de pollution, comprendre les phénomènes de pollution en établissant le lien entre l’air et la santé et également entre l’air et l’environnement et enfin contribuer aux réflexions relatives à l’aménagement du territoire.

Pour mieux comprendre la situation et le phénomène des pics de pollution, Nice Premium a rencontré Yann Channac-Mongredien , Ingénieur d’études à ATMOPACA.

Nice Premium : Pouvez-vous nous présenter en quoi consiste votre métier?

Yann Channac-Mongredien : Je m’occupe de l’organisation de la surveillance de la qualité de l’air sur un plan global, pour la rendre conforme à la réglementation européenne et française. Je développe également la compétence « air intérieur » dans les établissements recevant du public. Je fais également des cartographies pour les publications d’ATMOPACA, je gère le site Internet et je participe à astreinte pollution (NDLR: plan en cas de forte pollution dont l’organisation est confiée à la préfecture)… Comme tous les salariés d’ATMOPACA, j’ai des tâches très différentes !

NP : Quelles sont les mesures et les techniques employées?

YCM : Une fois les sites de mesure choisis, que ce soient des sites permanents ou temporaires, les moyens techniques sont déployés pour assurer une qualité de données la meilleure possible. Le travail de validation et de maintenance assure des mesures de pollution fiables. On utilise la pesée par micro balance à quartz.
Les particules en suspension contenues dans l’échantillon d’air se déposent sur un filtre de collection, lui-même posé sur un cristal de quartz vibrant à une fréquence de 200 Hertz. La masse des particules fait varier la fréquence de vibration du quartz. Cette variation est mesurée en continu et est convertie en variations de masse.

NP : Pouvez-vous nous décrire la situation atmosphérique actuelle sur Nice?

YCM : La qualité de l’air est médiocre sur Nice en ce moment. Le soleil, la chaleur et les vents faibles favorisent l’accumulation de la pollution et la formation d’ozone. Malgré cela, le vent reste suffisamment fort pour que les niveaux ne montent pas trop haut : le seuil de recommandation n’a pas été dépassé.

NP : A quoi peut-on s’attendre pour les jours et les semaines à venir? Quelle va être l’évolution de la situation sur Nice?

YCM : Il n’est pas possible de prévoir des semaines à l’avance. Pour les jours qui viennent, la situation devrait s’améliorer avec le renforcement du vent.

NP : Pouvez-vous nous faire un comparatif avec la situation de l’année dernière, à la même époque?

YCM : La situation est très semblable à l’année dernière, mais ces deux années sont atypiques : l’an dernier, nous avons connu un été à la météo maussade, perturbée. Cette année, nous avons la même chose pour le moment.

NP : Comment expliquer de tels pics sur Nice?

YCM : Nice combine plusieurs facteurs défavorables : une circulation automobile intense, une zone urbaine dense, un relief derrière l’agglomération qui limite la dispersion des polluants et un ensoleillement en été qui favorise la formation de la pollution photochimique (l’ozone). Sans compter les masses d’air en provenance des Bouches-du-Rhône ou de l’Italie qui peuvent amener de la pollution depuis l’extérieur du département.

NP : Quelles sont les zones les plus touchées par la pollution sur Nice?

YCM : La pollution par l’ozone touche des zones très vastes, elle est donc relativement homogène sur l’agglomération. Attention cependant : on mesure plus d’ozone en périphérie de la ville, mais ça ne veut pas dire qu’il y a moins de pollution en ville. Ça signifie uniquement que la pollution par l’ozone ne s’est pas encore formée en centre-ville, et que la pollution a une forme différente.
Par ailleurs, on parle ici d’ozone, mais la pollution la plus courante est la pollution au dioxyde d’azote et aux particules en suspension. Ces pollutions sont présentes près des axes de circulation, dans les centres villes et à proximité des industriels. On en parle moins parce qu’il y a moins de situation de « pics », sur lesquels la population et les médias se focalisent, mais c’est une pollution chronique, présente tous les jours.
Il ne faut pas non plus oublier la pollution à l’intérieur des bâtiments, souvent plus importante qu’à l’extérieur, surtout dans le cas d’une ventilation insuffisante.

NP : Quels sont les risques liés à la pollution par l’ozone sur les niçois?

YCM : La pollution de l’air provoque des troubles respiratoires : irritation des voies respiratoires, essoufflement, sensation d’oppression respiratoire. A long terme, la pollution peut provoquer une diminution de la capacité respiratoire, une aggravation des problèmes respiratoires et cardio-vasculaire, voire dans des cas graves faciliter l’apparition de cancers.

NP: D’après vous, est-ce-que les mesures prises, ces derniers jours, sont-elles efficaces?

YCM : Ces mesures sont efficaces mais insuffisantes. Pour limiter la pollution, que ce soit durant les pics mais aussi tous les jours, il faut réduire les émissions polluantes. Et pour ça, il faut réduire les transports (en augmentant l’offre de transport en commun et en décourageant l’usage de la voiture, en raccourcissant les trajets domicile-travail et domicile-services), réduire la consommation énergétique (chauffage, climatisation, éclairage) qui provoque une pollution directe ou indirecte, réduire la production de déchets…

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