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22 novembre 2024

Une « Reggae Night » au Théâtre de Verdure avec Alpha Blondy

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jpg_5-12.jpgAprès un pique-nique dans les jardins Albert 1er, la foule s’installe sur les marches carrelées du Théâtre de Verdure. Dans le calme et la discipline, les fans s’assoient en tailleur, discutent et trinquent. A 19h30, les musiciens font une entrée timide et détendue sur scène. Mais très vite la batterie s’élance sur un rythme entraînant. La première partie a donné le ton. Caché derrière la scène, Maxxo finit par apparaître par surprise sur les planches. Dès lors il n’hésite pas à faire participer un public en délire. Les sons « électro » et fluides du clavier se mêlent à la guitare saccadée propre au reggae. De la fumée et des mains par centaines s’élèvent dans un rituel sacré comme pour atteindre le ciel. Le soleil y est encore omniprésent et les palmiers du théâtre nous plongeraient presque en pleine Jamaïque. La soirée est lancée.

Tous égaux devant Jah

Vient le tour de Groundation. Après le chant en français, les six californiens défendent les couleurs américaines plus jazzy. Qu’importe la langue ou la culture. Au Théâtre de Verdure les barrières s’effondrent. Blancs, noirs, jeunes ou vieux ; le chanteur, petit barbu à lunette et turban noir met tout le monde d’accord : « Nice, we need your positive vibrations ». Les seules couleurs qui comptent désormais sont le vert, le jaune et le rouge, dispersées par les projecteurs.

Puis le mysticisme fait place à une ambiance tribale. Deux belles choristes afro-américaines se trémoussent et font marcher leur bassin. Les percussions s’accélèrent. Les musiciens s’emportent dans une transe nerveuse et maîtrisée. Le chanteur, véritable pile électrique, nous fait part de son sens aigu de l’improvisation et entraîne un long chœur répétitif et incantatoire. Les rastas flottent dans les airs. Des vapeurs d’herbe s’échappent de la foule compacte. On tangue une dernière fois dans une danse lancinante comme pour imiter les vagues de la Méditerranée.

Alpha, l’après Bob Marley

jpg_3-13.jpgOn attend plus que le maître en la matière. Ses musiciens commencent sans lui sur une improbable mais époustouflante reprise de Black Dog de LedZeppelin. Sur les marches de l’amphithéâtre c’est l’hallucination collective. Les nappes des claviers enivrent et transportent les cris d’impatience pour faire place à un grand moment de spiritualité. La voix d’Alpha Blondy vient de percer la nuit étoilée de Nice. D’un pas serein il se dévoile. Il porte sa fille d’un bras et de l’autre, à l’aide de son micro, prêche sa bonne parole en langue hébraïque. C’est l’heure de dire
« Jerusalem, je t’aime ».

Très vite on ne peut plus contenir l’agitation des fans. La deuxième chanson, en anglais cette fois-ci, fait s’entrechoquer les dreadlocks, tomber les tee-shirts. Les azuréens sont en plein vol plané. Certains passent une soirée d’anthologie, comme Fred qui à 42 ans n’a jamais perdu de son engouement pour le reggae : « Il y a eu Bob et maintenant il y a Alpha. Et les jeunes d’aujourd’hui écoutent la même musique qu’il y a vingt ans. On ne peut pas rêver mieux ».

jpg_1-18.jpgLes gobelets de bière chancellent. On se prend par l’épaule. Alpha fait des heureux avec ses reprises. Du Bob Marley d’abord avec le titre Crazy Baldheads. Des dos nus trempés de sueur accompagnent l’artiste dans son élan. La star dépense une énergie folle. Lui aussi mouille sa chemise tout en dansant avec son pied de micro. Infatigable, les titres s’enchaînent jusqu’au Wish you were here des Pink Floyd. Après un grand moment de béatitude, Blondy fait son rappel avec Brigadier Sabari et son « opération coup de poing ».

Le spectacle s’achève sur une longue sirène de police. Tout le monde rentre chez soi. Alpha Blondy, lui, s’enfuit comme un voleur. Il aura dérobé, l’espace d’une soirée, le coeur et l’âme de ses admirateurs réunis sous la même bannière. Celle de la paix universelle.

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