Lors du dernier conseil municipal de nombreux dossiers ont été délibérés. Parmis eux, le renouvellement des Conseils de Quartiers, le budget primitif 2006 et le futur Grand Stade. Ce dernier a suscité un débat houleux.
Un beau stade, Patrick Mottard, conseiller municipal (PS), ne l’a pas nié. Pourtant, il a souhaité faire part de quelques remarques. Ayant attendu que le maire, Jacques Peyrat, lui donne la parole, l’élu socialiste s’est alors lancé dans un discours à sa façon. Pour commencer, il met en évidence un détail : sur les quatres prétendants à la réalisation du Grand Stade, deux n’ont respecté ni la Loi, ni le cahier des charges, explique-t-il : L’un ayant abondonné en cours de route, et l’autre n’ayant pas déposé le dossier dans les délais.
Ce qui ramène au final à deux le nombre de « candidats potentiels ». Comme à son habitude Patrick Mottard n’hésite pas à exprimer le fond de sa pensée : « Le choix final intervient après une curieuse procédure, ou plus exactement, une procédure émaillée d’incidents pittoresques. C’est dire si, à ce « stade », la procédure était infructueuse ».
Le projet retenu : celui du groupe Cari-Spada. Et là encore, il ne mâche pas ses mots. En se basant sur le passé, le chef de l’opposition dénonce le fait que le groupement Spada a eu affaire à la Justice auparavant pour des raisons financières. « Les dirigeants avaient même été placés en détention… » Il a ainsi voulu lancé un appel à la vigilance dans cette affaire. Choqué, le maire prend la défense de M. Spada : « Pour moi, lorsqu’un homme n’est pas condamné, il est présumé innocent. Ce que vous dites est honteux! »
L’argent ne fait pas le bonheur !
Autre différence d’appréciation, mais cette fois sur un point davantage sensible : le financement du Grand Stade. Robert Injey, lui aussi conseiller de l’opposition (PC), en est scandalisé. Durant la séance, il a tenté en vain de se faire entendre. Stoppé net par Jacques Peyrat, il a dû cesser de protester. Cette interdiction ne l’a pas empêché pour autant de donner son point de vue le jour-même : « En 2001, il y avait deux projets initiaux. Le premier prévoyait d’accueillir jusqu’à 22 000 personnes. Cela aurait coûté 40 000 000 d’euros. Le second, lui, proposait une capacité d’accueil de 30 000 personnes, pour une valeur de 53 000 000 d’euros ».
Après ce retour en arrière rapide, il démontre l’énorme différence par rapport au choix définitif apparu en 2005. C’est précisemment ce projet que le maire souhaite voir se réaliser. Ce Stade pourra accueillir 30 000 personnes. Le prix des travaux atteint les 90 000 000 d’euros. « Exploité par une société privée, pendant 30 ans, ce Stade vaudra donc le prix fort. C’est excessif! Je trouve que c’est un cadeau que Jacques Peyrat fait à Cari-Spada ».
A ce niveau, Robert Injey s’inquiète : « Où le maire va-t-il trouver les fonds nécessaires pour financer un tel projet ? Jusqu’en 2007-2008, je pense qu’il ne va pas augmenter les impôts car les élections approchent. Mais après ? Il devra sûrement être obligé de le faire. Sinon, autre possibilité : recourir à l’emprunt. Dans tous les cas, il y aura une perte importante! »
Une opinion qui n’est pas partagée par Jacques Peyrat. Au cours du Conseil municipal, il s’est effectivement montré sûr d’avoir pris la bonne décision : « J’ai choisi le groupe Cari-Spada car il m’a semblé que la qualité de son projet était la meilleure sur le plan architectural, même si l’autre était bon également. A mes yeux, c’est le moindre coût pour la ville ». Dans sa note de synthèse, il explique, entre autre, que le groupement Cari-Spada s’est engagé pour finir les travaux deux mois avant la date proposée par son concurrent. Et pour appuyer encore plus ce choix, il a tenu à préciser qu’il a « longuement analysé le rapport avant de trancher ».
Mais au moment du vote, rien n’y fait ! Le maire a tenté de convaincre son opposition en vain : toute unie, elle n’a pas approuvé.
Barbara D