Plutôt que de faire mourir quelqu’un, Jean Léonetti préfère la solution du « laisser mourir ». La différence est visible. Néanmoins lorsqu’il s’agit de réclamer la mort, le maire d’Antibes veut mettre les choses au clair : « La demande de suicide est un drame pour notre société. On ne peut pas demander à un corps médical ou à une collectivité d’y apporter une réponse et d’assumer un choix individuel». Plus encore, il constate comme un mimétisme des requêtes depuis la mort de Chantal Sébire. Le courrier de Rémy Salat à Nicolas Sarkozy en est l’exemple. Le jeune homme de 24 ans voulait alors relancer le débat en France sur l’euthanasie. « Le président ne peut pas se situer au dessus des lois », explique M.Léonetti.
Un sens à la vie
Lorsque qu’il parle de sa loi, le député des Alpes-Maritimes s’interroge sur la question de l’abandon des malades et sur les dangers de donner un droit à mourir. Il met ainsi en relief que le désir de mourir est fluctuant pour certaines personnes. A ce titre, seulement 25 % des tentatives de suicide s’accompagnent de récidives. Jean Léonetti propose d’avantage de prise en charge les malades qui ne trouvent plus de sens à leur vie. « Il n’y a qu’un cinquième des patients mourants qui décèdent sans souffrance et accompagnés par des proches. Pour tous les autres, la qualité de la fin de la vie devrait primer sur la durée de celle-ci ».
Euthanasie passive
Même si la demande de mort existe bel et bien en France, pour le député UMP, il y a un véritable danger de donner un droit à mourir. « Pourquoi accepter de tuer quelqu’un alors qu’on peut, avec l’arrêt des traitements, et l’accompagnement sans douleur, lui offrir une fin de vie apaisée ?». Aussi, des problèmes de compréhension vis-à-vis de la loi Léonetti subsistent. Le texte serait alors mal connu du milieu et du personnel hospitalier.
Trop de dérives en perspectives. Jean Léonetti ne conçoit pas que le droit au suicide assisté soit applicable. Même en vue du projet de Nadine Morano, secrétaire d’Etat à la famille, l’idée d’instaurer une commission d’exception avec comité d’expert est jugée bancale. « De quel droit un comité peut-il se situer au dessus du citoyen et décider de qui doit vivre ou mourir ? ». Le maire d’Antibes s’oppose farouchement à l’exception judiciaire que l’on pourrait accorder aux mourants. Il envisage pourtant une alternative juridique. Celle d’invoquer un droit à la mort donné par compassion.