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22 novembre 2024

Et si on rêvait du Stade de France…

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nice-bordeaux_026.jpg 110ème minute : Les rouges et Noirs jettent leurs dernières forces, fatigués, éreintés, à bout de souffle, mais poussés par les tribunes du Ray, un centre de Sébastien Roudet, la défense centrale girondine cafouille, Balmont arme une superbe demi volée… Le stade explose !!!! La puissante frappe du milieu de terrain Niçois termine dans les filets d’Ulrich Ramé. Le Gym mène alors 2-1 et malgré un dernier va-tout de Bordeaux, les aiglons tiendront et se qualifient pour les demi-finales de la coupe de la ligue.

Ce quart de finale face à un adversaire, actuel dauphin de l’ogre Lyonnais, fut un match intense. Des duels d’hommes aux quatre coins du terrain : Bagayoko contre Henrique, le rugueux défenseur Brésilien, Traoré opposé à Laslandes, anciens coéquipiers, Vahirua trouve sur son chemin l’International Mavuba… Les aiglons ont su se surpasser et terrasser une équipe qui les avait surclassés 1-0 il y a quelques mois. Quelle différence ? Simplement « l’esprit coupe ». Celui qui fait vibrer les foules, celui qui fait rêver à tous les exploits, celui qui a poussé les 8 000 spectateurs à venir au stade malgré le froid, malgré la diffusion du match à la télévision, celui qui a permis une communion entre le public et les joueurs, celui qui fit lever Frédéric Antonetti de son banc et qui, en totale transcendance appela le stade à se survolter en fin de seconde période.

nice-bordeaux_008.jpg Cette ferveur est belle. La pugnacité des joueurs l’épouse. Et l’union est parfaite, si parfaite qu’on voudrait qu’elle dure au moins jusqu’au Stade de France. En pénétrant sur la pelouse du Ray, les joueurs ont aperçu l’ombre du Stade de France qui planait dans le ciel azuréen. La lune voilée paraissait elliptique pour le leur rappeler. Regagnant bus ou voitures, les supporters se mettent à rêver : « J’ai connu le Parc des Princes en 1997, c’est un souvenir que j’aime narrer à mes enfants. C’était fabuleux. Mais là se dire que nous sommes qu’à 90 minutes du Stade de France, à deux mi-temps de le colorer de rouges et de noirs, j’en ai des frissons. Il ne faut pas y penser. Je ne voudrais pas porter la poisse. Mais ce soir, les joueurs nous ont démontré qu’ils en étaient capables. Il faut juste espérer un bon tirage », raconte Patrick à la sortie du stade.

Nous sommes tous des Patrick ! On imagine, on fabule et puis d’un éclair de lucidité on se met en garde : une demi-finale reste à disputer et à ce niveau de compétition toutes les équipes se valent et méritent la victoire finale.

nice-bordeaux_025.jpg La fête fut très belle. Un match d’une rare intensité et de très haut niveau avec un dénouement heureux pour le Gym. Mais devant une assistance faible. C’est dommage pour les joueurs et pour le club qui méritent un meilleur soutien. Il faut dire aux absents, qui ont toujours torts, que les 8000 supporters ont vécu un vrai grand moment de football, un moment qui se vit uniquement dans un stade parce qu’il y a communion et partage d’émotion. Espérons qu’au prochain tour les téléspectateurs deviendront supporters.
Issa Nissa.


Analyse du jeu et des joueurs

Hugo Lloris, le minot, fut irréprochable, rassurant, décisif dans une sortie dans les pieds d’Alonso en début de seconde mi-temps. Il ne peut strictement rien sur le but de Smicer. Hugo était passé à côté du sujet à Brest. Il s’est racheté magistralement face à Bordeaux.

La paire Traoré-Abardonado fonctionne très bien. Parfois à l’arraché mais avec hargne, ils ont su à tour de rôle contrecarrer la vivacité de Darcheville. Un match sérieux des deux hommes même si à quelques reprises ils se sont mis en danger par des relances approximatives.

Le capitaine Varrault s’est fait violence pour aller au combat. Il a eu un passage délicat en début de seconde mi-temps, en même temps que ses partenaires d’ailleurs mais il s’est montré à la hauteur de l’événement.

Rod Fanni ou plutôt Roc Fanni tant il est difficile de la prendre à défaut. Il est aussi très percutant offensivement. Du grand Fanni.

Olivier Echouafni c’est sobre mais efficace. Il propose toujours une solution au porteur du ballon et s’applique à le transmettre convenablement à ses partenaires. Très sérieux et utile. Dommage que son geste Madjérien échoua sur le poteau droit de Ramé.

Florent Balmont délivra tout le peuple Niçois. On pourrait en faire une statue. Il a remporté son duel face à Mavuba. A défaut de statue, il peut prétendre à un statut d’International. Il a été partout. Très propre, très peu de perte de ballons… Un Balmont étincelant.

Ederson venait de fêter ses vingt ans. Sans vouloir l’accabler, il fut le plus décevant des aiglons. Il a mis beaucoup de bonne volonté. Il s’efforça de se rendre disponible mais il pêcha dans ses transmissions. Un Ederson consciencieux.

Marama Vahirua est grand. Il s’était fait buteur chez les Canaris. Chez les Aiglons, il est entrain de devenir un formidable meneur de jeu. Il a ébloui la rencontre. On pourrait lui décerner le Ballon d’Or des contrôles orientés. Grâce à ce geste « Maramesque », il permet d’aller de l’avant. Il a également dans sa palette une excellente vision du jeu et une justesse de passe. Même s’il n’a pas marqué, pour Nice-Première c’est l’homme du match. Les spectateurs l’ont raccompagné sur le banc à sa sortie par une émouvante et méritée standing ovation. Vahirua grande star.

On attendait David Bellion. Allait-il apporter un plus à Nice ? La réponse est oui. Après un début de match hésitant, il s’est ressaisi. Sur le flanc gauche ou dans l’axe, il s’est montré vif et percutant. Il a tenu à tirer le penalty qu’il a transformé facilement. Un premier but chez les aiglons et d’autres viendront à coup sûr. Un Bellion prometteur.

Mamadou Bagayoko s’est sacrifié. Comme d’habitude il voit plus souvent son propre gardien que le goal adverse tellement il joue dos au but. Il s’est coltiné la meilleure défense française pendant 120 minutes. Il fut décisif en obtenant le penalty. On regrette son manque de justesse dans les passes. Mais il fait le « sale boulot » et il est très utile en point d’appui. Un Bagayoko méritant.

Sébastien Roudet, rentré à la 77ème, a plus apporté qu’Ederson. Il a provoqué et tenté avec plus ou moins de réussite. Il a très bien combiné avec Cédric Varrault en fin de match. Un Roudet convaincant.

Bordeaux est la meilleure défense du championnat et cela se voit. Marc Planus toujours très bien placé, irréprochable dans ses duels, il forme avec Henrique une paire de défenseurs centraux très complémentaires. Franck Jurietti a fait du Franck Jurietti : très accrocheur, très physique. Il eut du mal à contenir les assauts de Sébastien Roudet, plus frais, en fin de partie. David Jemmali fut sobre mais a été sorti à la mi-temps par Ricardo.

Le milieu girondin est solide et technique. Ce ne fut pas du grand Mavuba, gêné par la vivacité de Vahirua, mais comme à son habitude il courut 120 minutes sans paraître fatigué.
Julien Faubert n’eut jamais l’occasion de faire admirer sa pointe de vitesse. Il prit quelques fois le dessus sur Cédric Varrault. Faubert, reconverti arrière droit en seconde mi-temps, s’énerva au fil des minutes, peut-être déçu d’évoluer à ce poste.
Alonso, son alter ego sur le flanc gauche a déçu. L’homme en forme girondin se heurta régulièrement à Rod Fanni.
Bruno Cheyrou a été transparent pendant les 45 minutes qu’il disputa.
Juan-Pablo Francia est un excellent technicien et il l’a encore prouvé. En manque de temps de jeu, il a tenu à démontrer à son entraîneur qu’il méritait d’être titularisé plus souvent.
Les entrées de Darcheville et Smicer à la mi-temps ont beaucoup apporté. Jean-Claude Darcheville, par sa conduite de balle, sa percussion et sa vitesse, a perturbé Abardonado et Traoré. Smicer, auteur du but Bordelais après de belles feintes et un tir imparable, a montré qu’il était encore un grand joueur. Quant à Lilian Laslandes, il est allé au combat face à ses anciens partenaires. Il a pesé sur la défense Niçoise.

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