Le monde assiste depuis quelque temps à un boum des « femmes présidentes ». Les événements récents le prouvent. Après Angela Merkel, élue chancelière d’Allemagne et Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue présidente en Afrique, c’est au tour du Chili de s’être choisi une femme comme chef d’Etat. Avec 53,5% des voix, Michèle Bachelet est devenue, dimanche 15 janvier, la première femme à la tête du pouvoir chilien. Sans oublier en Finlande, où la présidente Tarja Halonen semble bien placée pour se faire réélire le 29 janvier. A Nice, des femmes connues se sont exprimées sur cette question. Qu’elles soient adjointe au maire, magistrate ou artiste, chacune d’entre elles a son opinion.
« Cette montée en puissance des femmes au pouvoir traduit une certaine évolution de la société à l’échelle mondiale. C’est une question de générations. Les mentalités changent. De plus en plus, on voit que la politique n’est pas réservée uniquement aux hommes ». L’adjointe au maire, Dominique Estrosi en est convaincue : l’accès des femmes à l’autorité est une bonne chose pour la démocratie. Considérant cette tendance comme « sympathique », elle tient tout de même à émettre une nuance : « Si une femme devient président, ce doit être en raison de ses compétences et non uniquement pour équilibrer la balance homme/femme. Si elles arrivent au sommet, c’est qu’elles sont parvenues à démontrer ce dont elles sont capables de faire ».
Même réaction pour la vice-présidente du Palais de Justice de Nice, Mme. Alliot-Thienot. En tant que citoyenne, cette magistrate se réjouit de la victoire des femmes aux élections. « Les votes vont dans le sens du changement. La cause de la parité avance. Mais il ne faut pas se focaliser sur ce point. Le plus important est de voir que les femmes ont les qualités nécessaires pour diriger un pays. »
Tout vient à point à qui sait attendre
Mais de la théorie à la pratique le chemin est long. C’est le cas en France où tout reste à faire. Jamais une femme n’a été présidente de la République française. Malgré tout, la vice-présidente ne voit pas d’obstacle sérieux qui empêcherait cette éventualité. « Il faut l’envisager. Ce n’est pas impossible ».
Un avis partagé par la Directrice de l’association des maires des Alpes-Maritimes, Lydie Casara. Selon elle, « le constat est clair : elles sont en proportion largement inférieure que les hommes. Mais il existe des Françaises qui ont de grandes compétences. Et c’est prometteur pour l’avenir! »
Noëlle Perna, grande humoriste niçoise porte un regard plus fougueux sur la situation. « Quoi qu’on en dise, les femmes sont moins présentes dans le pouvoir que les hommes. Dommage! De nature pragmatiques, elles sont généralement plus concrètes et davantage sur le terrain du social car plus proches de la réalité. Peut-être est-ce dû au fait qu’elles donnent la vie ? Peu importe, je trouve qu’elles sont moins sujettes au concept du pouvoir. Il y a donc moins de chance qu’elles soient sous son emprise. Le fait qu’elles commencent à accéder au poste de chef d’Etat est donc une bonne chose ». Très enthousiaste sur cette question, elle ajoute : « Cela laisse une chance d’ouvrir une nouvelle voix. Avec leur sensibilité, elles auront une façon originale de percevoir les problèmes. »
Mesures sociales, emploi, relation inter-étatique, … Autant de défis auxquels elles doivent faire face au même titre que les hommes. Avec Michèle Alliot-Marie comme ministre de la défense, et Nelly Olin comme ministre de l’Ecologie, la France démontre sa capacité à accepter les femmes dans des hautes fonctions. Alors pourquoi ne pas envisager une femme comme chef d’Etat ? Sans le réfuter, Lydie Casara, manifeste pourtant, un brin de scepticisme : « Ce n’est pas toujours évident pour les femmes d’évoluer dans ce milieu encore majoritairement masculin. Elles sont confrontées à des handicaps sociologique et culturel. Dans l’inconscient, peut-être que l’électeur estime que l’homme incarne la sécurité. Comportement irrationnel à mon goût. Cela signifierait que le domaine des sentiments prend encore beaucoup de place pour l’électeur ».
Plus optimiste, Noëlle Perna, conclut : « Je suis sûre que notre pays aura pour président une femme. En tout cas, j’ai bon espoir. Je verrais d’un bon oeil, une femme candidate à l’élection, quel que soit ses orientations car elle aura, à coup sûr, une nouvelle façon de diriger ».
L’année 2007, sera l’occasion idéale pour le vérifier. Deux nom émergent dans la liste des candidats supposés à la présidentielle : Ségolène Royal et Michèle Alliot-Marie.
Un doute subsiste : Cette féminisation du pouvoir est-elle une conjonction de circonstances, une tendance passagère ou un véritable phénomène en voie de se répandre définitivement ?
L’avenir nous le dira !
Barbara D