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22 novembre 2024

Nice libertine : embarquement immédiat pour le Club 54

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jpg_Club_54_1.jpg Une ruelle près de la promenade des Anglais. Une large porte en bois pastel. Sonnez et André, le cogérant (voir interview), vient vous accueillir avec sa chemise à fleur entrouverte et sa barbe blanche de trois jours. Au rez-de-chaussée, première séance de déshabillage mais pour laisser son manteau et autres affaires encombrantes au vestiaire. Pour votre sécurité, un distributeur de préservatifs est sagement accroché sur le mur. A gauche, un escalier en colimaçon s’ouvre dans un nuage pourpre.

De haut…

André nous emmène alors au premier étage. Un long bar se dresse et surplombe une salle aux lumières tamisées. Les parois tapissées d’éclats de miroirs reflètent les couleurs chaudes de la pièce. Sur chaque côté, des fauteuils en velours sombres s’entremêlent près des tables basses rouges. Tout au bout, près des baies vitrées, des barres verticales sont à votre disposition pour les adeptes du striptease. Pour habituer vos yeux, vous pourrez admirer aux murs des tableaux de nus ainsi que, dans les coins, des bibelots et sculptures aux formes étrangement phalliques. Ici, on se rencontre, on discute, on fait connaissance, on s’apprivoise presque. Pour ne pas avoir à lever la voix, la musique feutrée feu donne à l’endroit un côté piano bar. Puis, lorsque la nuit et les convives sont avancés, le Club 54 se transforme en boîte de nuit en ouvrant sa piste de danse.

…en bas
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Ceux qui ont pu se créer des affinités particulières, ou tout simplement les habitués qui savent déjà ce qu’ils veulent, peuvent alors se retirer de concert. Direction le sous-sol pour un « gros câlin », comme on le dit si bien au Club. On redescend alors les escaliers pour plonger dans une légère pénombre. Déjà, de légères odeurs d’encens, de sueur et de tabac froid montent aux narines. Tapisseries et banquettes zébrées vous replongent alors 20 ans en arrière. Le Club 54, créé en 1980, a conservé ses attraits d’origine.

Au centre de la pièce, des lits blancs sont imbriqués les uns les autres pour ne former qu’une seule plate forme. Des coussins en forme de cœur et des rideaux rouges ajoutent leurs petites touches de tendresse dans cet univers spartiate. Dans un renfoncement on peut entendre les cliquetis de chaînes en acier. Les barreaux de cellule cachent tant bien que mal « le cachot » réservé aux « petits méchants ». Le côté médiéval rappelle sans doute que le club est installé dans les fortifications d’un ancien château, un édifice historique classé monument historique par le ministère de la Culture. jpg_Club_54_2.jpg

André, Cogérant du Club 54 : « Ici c’est bestial. On s’amuse ! »

Il est généralement difficile de se forger une opinion concernant un lieu destiné à la libre pratique du sexe. Au diable les tabous. La soixantaine bien tassée, André nous fait part de sa longue expérience en milieu échangiste.


N.P :

Quels genres de personnes viennent au Club 54 ?

A : Notre clientèle est pour un échangisme soft. Parfois des clients aiment se faire attacher, mais il n’y a rien de très extrême. Ce qui est le plus stimulant c’est d’avoir du sexe avec de parfaits inconnus. Les couples qui viennent ici ont une vie des plus normale. Ce sont pour la plupart des gens d’âge mur qui ont développé une certaine lassitude dans leur vie quotidienne. Ce genre de lieu n’est pas vraiment destiné aux jeunes couples.

N.P : Le club échangiste est-il une affaire qui marche ?


Notre enseigne est connu mondialement grâce à Internet qui nous référence correctement. On ne compte plus sur la publicité papier pour faire notre promotion. A ce titre, il y a beaucoup plus de visiteurs étrangers que de Niçois. D’autres clubs à Nice ont du fermer parce qu’ils ne tournaient plus aussi bien. L’échangisme et les lieux propices au sexe s’en sortent beaucoup mieux sur Cannes. On commence à avoir des problèmes de voisinage à cause de la musique. Les normes de sécurité ont changé également. Je ne peux plus recevoir que 49 personnes au bar et 19 en sous-sol.

N.P : Est-ce dur de gérer l’ambiance dans un cadre aussi libertin ?

Ici c’est bestial. On s’amuse. Il n’y a pas de jalousie. Un homme il faut parfois le tenir. Il ne faut pas qu’il soit trop lourd avec les femmes ou trop exigeant. Mais ça se passe toujours bien. Je sélectionne moi-même les clients à l’entrée. Il m’arrive de participer de temps en temps.
Pas besoin de videur ni de réservation.


N.P : Selon vous, le milieu échangiste a-t-il évolué ?

Les mentalités changent d’années en années. Avant l’arrivée du SIDA, le club c’était l’orgie. Maintenant avec le préservatif les gens sont plus sages. On voit des couples qui ne viennent que pour flirter, échanger des caresses. Nous étions les premiers à faire des soirées à thème. La clientèle était beaucoup plus attentive est plus enthousiaste autrefois lorsqu’il s’agissait de se déguiser par exemple. Maintenant le panorama des libertins a été élargi. On remarque beaucoup moins d’investissement personnel.

N.P : Qu’est ce que vous apporte le Club personnellement ?

Etre gérant du Club 54 est une seconde activité pour moi, j’ai une autre profession à côté. Mais ce que j’aime par-dessus tout c’est d’avoir une activité de contact.

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