« Je suis vraiment inquiet qu’une des plus grandes villes de France équipe ses policiers municipaux de taser X 26. On se demande ce que sera Nice en 2050, mais où va-t-on ? » s’indigne Fabrice Ferrier, président de l’association RAIDH (Réseau d’Alerte et d’Intervention pour les Droits de l’Homme). Classé en 4ème catégorie, le pistolet à charge électrique est l’arme intermédiaire entre la matraque et l’arme à feu.
Pierre-Marie Bourniquel, directeur départemental de la sécurité publique, se veut rassurant : « il faut que les policiers municipaux soient bien entraînés, car ce n’est pas un objet anodin ». Une formation de deux jours devra être suivie par chaque futur utilisateur. Celui-ci recevra un tir de taser pour mieux se rendre compte de la sensation éprouvée lorsqu’un individu est atteint par cette arme. D’ailleurs, le pistolet est doté d’un « tasercam », une caméra qui s’allume dès que le taser est activité. « Chaque tir sera filmé, ce qui permettra de voir les conditions de l’utilisation et d’éviter les abus », continue Pierre-Marie Bourniquel.
« Les gens crient, ont des convulsions, se roulent par terre »
« La première des libertés, c’est la sécurité et je veux la garantir », a annoncé le député-maire, Christian Estrosi. Il a d’ailleurs ajouté que « la brigade du quartier des Liserons sera prioritaire dans la possession des tasers ». Ainsi, dès que les décrets d’application seront publiés et que les procédures des marchés publics le permettront, les policiers municipaux en seront équipés. Certainement au début de l’année 2009.
Mais ces arguments ne convainquent pas Fabrice Ferrier : « les gens crient, ont des convulsions, se roulent par terre. Son usage est cruel, inhumain ”. Pour lui, l’arme serait plus « efficace » dans les services du GIGN (groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) lors des prises d’otages ou des actions anti-terroristes, qu’utilisée sur de simples citoyens.
Dans un courrier envoyé au maire de Nice, Sébastien Pillet, un niçois informé met en garde contre les dangers du taser. Le coeur et les poumons étant aussi touchés, des crises cardiaques ou asphyxies peuvent survenir chez certaines personnes, ne présentant aucun facteur de risques. Par ailleurs, plusieurs études ont prouvé que les risques sont plus élevés chez les personnes sous l’emprise de drogues ou d’alcool. Sébastien Pillet a voulu réagir contre la mise en place du taser à Nice en lançant une pétition à laquelle Niçoises et Niçois commencent à adhérer: www.petitiontaser.canalblog.com
