Portée sur les fonds baptismaux en 2007 par le Conseil Général des Alpes-Maritimes et l’Université de Nice Sophia Antipolis, cette Chaire UNSECO « Cinéma et imaginaire(s) » a été dotée d’un programme de quatre ans pour mener à bien les différents points de la charte officielle. C’est le premier qui finance et la seconde qui pilote ce projet porté par Bernard Asso au sein du Conseil Général. Rejointe par l’association L* ECLAT, nouvelle venue dans le domaine du cinéma mais présidée par Liliane Scotti, une chevronnée de ce secteur (elle fut la directrice de Cannes-Cinéma et responsable de la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes), elle représente un projet universitaire à vocation internationale. « Faire partager aux pays émergeants le savoir-faire des pays développés en matière de cinéma et notamment au niveau de l’imaginaire quelque peu abandonné par le cinéma européen au profit de l’américain », c’est le credo de Stefano Leoncini en charge de la Charte au sein de l’Université.
Pour l’instant, elle ne compte que cinq pays partenaires, Italie, Maroc, Roumanie, Sénégal et naturellement la France mais elle entend bien s’étendre et notamment autour de la Méditerranée. L’occasion lui en est donnée avec le thème des ces 3 jours « Figures mythiques de l’espace méditerranéen » qui sont destinés non seulement aux chercheurs, créateurs,producteurs et associations liés au monde du cinéma mais également au public.
Qui pouvait mieux représenter cette présence du mythique dans le cinéma européen d’auteur que le grec Théo Angelopoulos ? Il a été récompensé à multiples reprises que ce soit par un Lion d’Argent à Venise (1988) pour « Paysage dans le brouillard », Grand Prix du Festival de Cannes (1995) avec « Le regard d’Ulysse » avant de décrocher la Palme d’Or (1998) pour « L’Eternité et un jour », film qui sera projeté vendredi soir au Mercury après sa leçon de cinéma.
Le Mercury, rentré dans le giron du Conseil Général en septembre 2007, après l’opération « Studios de la Victorine » en janvier de la même année, sera le cadre également de la seconde projection, samedi, de « L’enfant endormi » d’une jeune réalisatrice pleine de talent, d’origine marocaine et au parcours peu commun, Yasmine Kassari.
Avec cette Chaire UNESCO « Cinéma et imaginaire(s) » et ses premières rencontres internationales à Nice, le département poursuit sa politique intégrée dans le cinéma, on parle d’un Master Cinéma au sein de l’Université et de la labellisation d’un Pôle Compétitivité « Industries de la Créativité et Innovation » (ICI).
L’enjeu de cette Chaire est non seulement de fournir un outil aux professionnels du cinéma, d’instituer une collaboration entre les différentes parties, de valoriser le patrimoine en favorisant la conservation de la mémoire collective tout en préservant la diversité culturelle comme le souligne Pascal Gaymard (chargé de mission Cinéma au sein du CG06) mais également d’être « un instrument de marketing territorial » ainsi défini par Guillaume Arrivé, son homologue pour la Culture.
Tout ce petit monde espère très fortement accéder à l’étape suivante, celle d’exporter cette manifestation au Maroc pour le Festival de Cinéma de Marrakech en décembre 2009. En attendant faites fonctionner votre imaginaire en participant aux colloques, tables rondes et autres projections-débats avec les réalisateurs déjà cités.
Programme de deux derniers jours :
Vendredi 21
à partir de 9h30 (Auditorium du Musée National Marc Chagall)
Colloque international et table ronde autour de la création cinématographique en Méditerranée, animée par Vincent Thabourey, de Cinémas du Sud. Avec l’invité d’honneur Théo Angelopoulos la jeune cinéaste Yasmine Kassari et l’historien et critique Michel Ciment directeur de la revue Positif, et en présence de Chantal Fischer, chargée de mission cinéma et audiovisuel du Conseil Régional PACA.
18H30 Cinéma Mercury (Place Garibaldi)
“Parole de cinéaste” : Théo Angelopoulos (Cinéaste invité d’honneur de la Chaire UNESCO)
Leçon de cinéma animée et illustrée par Michel Ciment, directeur de la revue Positif,
22h30 Projection de “L’éternité et un jour” de Théo Angelopoulos, Palme d’or à Cannes, en 1998.
Samedi 22 / Cinéma Mercury
15H / Projection du film L’enfant endormi de Yasmine Kassari, suivi d’une rencontre avec la cinéaste, séance animée par Michel Serceau.
