L’enfer, voilà ce que le peuple niçois a promis d’offrir au stade Louis II. ASM-OGC Nice, voilà un match qui sent bon la poudre. Un récent sondage sur le site officiel faisait de ce derby le match préféré des internautes pour cette demi-finale de Coupe de la Ligue. Sur prés de 7000 votants, la moitié espérait ce match, le reste se répartissant entre Nancy et Le Mans. Mais pourquoi vouloir jouer l’AS Monaco alors que des équipes comme Le Mans ou Nancy sont susceptibles d’être plus abordables ( sur le papier) que le club princier?
Il y a plusieurs raisons à cette volonté farouche d’en découdre avec le voisin monégasque. Une rivalité accrue existe entre les deux clubs et chaque année ces matchs sont ceux que le public attend avec le plus de ferveur. Bien sûr le choc des cultures y fait beaucoup, la proximité des 2 villes aussi. Que ce soit au Ray ou au Louis II, l’OGC Nice joue à domicile.Les provocations de Patrice Evra faites aux ultras niçois après son transfert en principauté ont aussi rajouté de l’huile sur le feu. Mais si il y a une raison à retenir en particulier, c’est à mon sens, le match du 2 Octobre 2004 où Victor Agali avait fait chavirer le Rocher – 3 buts en 8 minutes – et retourner le cœur de tout un peuple. 
Tout le monde a encore en mémoire l’ambiance du stade entièrement rouge et noir à fond derrière ses joueurs malgré le score en notre défaveur. Et que dire des commentaires jubilatoires des journalistes de France Bleu Azur. Joins par téléphone dans son exil turc, le héros de ce match mythique rebondit sur ces propos: «Toute l’équipe sentait les supporters derrière nous et avec un tel soutien on a continué à se battre. Et dés mon premier but on savait qu’on ne pouvait plus perdre». Au match retour, Ederson, le jeune brésilien a achevé d’ancrer ces matchs dans la mémoire niçoise. Sa frappe de plus de 30 mètres qui est allée se loger dans les buts de Fabien Audard était somptueuse, et le stade en gronde encore!
La billetterie monégasque bloque la vente aux niçois!!!
Pour toutes ces raisons, tout le monde veut en être. Malheureusement, ça ne sera pas possible. Premièrement, le stade Louis II n’est pas assez grand pour recevoir tous les supporters niçois désireux de venir encourager leur équipe qui en aura bien besoin, malgré tout. Mais surtout, le problème vient de la billetterie monégasque. Celle-ci a encore fait des siennes, une fois de plus. Enervés de voir débarquer le peuple niçois en nombre pour ces matchs, les monégasques ont fait subir une véritable discrimination à la vente, refusant de vendre des places aux supporters niçois ailleurs que dans les tribunes réservées à leur intention. Mais quand on veut on peut et de nombreux niçois ont réussi malgré tout à contourner ces restrictions, quitte à se travestir en supporter monégasque, afin d’obtenir le précieux sésame. On ne peut que s’indigner devant de telles pratiques qui vont à l’encontre du fair play tant prôné par les instances du football français. Mais malgré ça, le stade devrait donc une nouvelle fois être rouge et noir pour pousser nos onze joueurs vers la victoire.
Pour revenir au contexte du match en lui-même. Cela fait maintenant prés de 10 ans que tout Nice attendait un tel parcours de coupe. Certes ce n’est pas la mythique Coupe de France, mais cette Coupe de la Ligue a quand même une certaine notoriété sur le plan national. Le fait de n’avoir pas beaucoup de matchs à disputer pour se qualifier pour la coupe de l’UEFA et la somme rondelette destinée au vainqueur, en ont fait une compétition appréciée et convoitée par tous les clubs de l’élite. Le gym n’a pas souvent brillé dans cette coupe mais cette année c’est différent. Le parcours à domicile a été très bien géré par le club. La magnifique victoire pleine d’abnégation et de volonté contre les Girondins de Bordeaux en quart de finale a fini de convaincre les joueurs qu’ils pouvaient faire quelque chose cette année. Olivier Echouafni l’avait d’ailleurs répété après le match : « On monte en puissance. Nous sommes récompensés de tous nos efforts, de nouvelles méthodes ont été mises en place, ce n’est pas possible de tout réussir du jour au lendemain. Il faut un temps d’adaptation. Maintenant, ce qu’il faut c’est aller en finale sinon tout ça n’aura servi à rien »
C’est donc pour une place en finale que l’OGC Nice se rend sur le rocher. Gonflés à bloc aprés une superbe victoire à domicile contre des Lillois sans saveur, les aiglons arrivent en conquérant sur le Rocher. Ils sont à 90 minutes et plus si affinités du Stade de France, un stade que n’ont jamais connu les supporters niçois; et ils ne demandent que ça…
