Cinq cents élèves de soixante nationalités différentes, dont la moitié des parents ne parle pas ou mal le français. Un environnement sensible trop souvent secoué par les problèmes socio-économiques de ses habitants.
Le collège Pierre Sémard de Bobigny est intégré en ZEP (zone d’éducation prioritaire). A l’entrée en sixième, le niveau des élèves le place 80e sur les 119 que compte la Seine-Saint-Denis. Pourtant, quatre ans plus tard, les résultats du BEPC permettent à l’établissement de se hisser parmi les vingt meilleurs du département, écoles privées comprises.
A l’origine de ce succès, une équipe pédagogique motivée qui recherche sans cesse de nouvelles voies capables de donner aux enfants l’envie d’apprendre.
Comment enseigner aujourd’hui ? Voilà la question que se pose chaque jour Joseph Rossetto, le principal du collège. Comment donner l’envie d’apprendre à des enfants qui peuvent, dès leur plus jeune âge, être confrontés à une certaine exclusion de la société ? Comment donner confiance à des gamins trop souvent fragilisés ?
Les réponses, l’équipe pédagogique du collège Pierre Sémard les réinvente chaque jour en fédérant les élèves sur des projets éducatifs et artistiques où la participation de chacun rend les enfants responsables à la fois d’eux-mêmes, mais aussi des autres. Ici, les projets pédagogiques tiennent compte de la singularité de chaque élève afin qu’aucun ne se sente exclu. Et l’on rivalise de réflexion et d’imagination.
Philippe Troyon a commencé son travail d’observation dans ce même collège en 2002. Avec sa caméra, il a très vite perçu qu’il participait à une expérience rare. Il a décidé de recueillir cette réalité incontestable en prenant le temps de vivre et de filmer les élèves avec toute l’équipe éducative.
Aujourd’hui ce film est le fruit incroyable et exemplaire du succès d’un apprentissage et d’un état d’être dans l’école républicaine.