C’est le ton grave, que Christian Estrosi a annoncé ce qu’on présageait depuis quelques semaines. Les impôts locaux vont augmenter, suite aux résultats des deux audits financiers et techniques réalisés par le cabinet « Ernst and Young » et « Seti/Alpes Controles/Sudeco » qui laisse apparaître qu’« entre 2003 et 2007, les grands équilibres de la commune se sont fortement dégradés, en raison de :
• Recettes en diminution suite aux transferts de compétences de la Ville à la CANCA, réalisés dans des conditions non optimisées […]. Lorsque la ville a transféré 800 agents à la CANCA, 1000 autres étaient embauchés.
• Un programme d’investissement très important au regard des capacités financières réelles de la ville, ayant eu pour conséquence un recours à l’emprunt croissant et donc à un endettement. »
Plusieurs scénarii s’offraient à la municipalité pour réduire un déficit estimé à 366 millions d’euros (1000 euros par Niçois) : arrêter les investissements, continuer à investir comme si de rien n’était et courir le risque d’etre mis sous tutelle dès 2014, ou augmenter les impôts et poursuivre les investissements prévus (90 M d’€). Estrosi et son équipe ont choisi, la dernière solution. « Je tiendrai toute mes promesses et tout sera fait pour soutenir l’économie et l’emploi des Niçois. », a-t-il déclaré.
Les impôts locaux augmenteront donc dès 2009 de 15%, soit pour un logement de 3 pièces et un ménage avec deux personnes à charge, une hausse de 43€ (3,60 € par mois). Autre mesure, le non-remplacement des employés municipaux partant à la retraite, équivalent à 150 départs par an.
Christian Estrosi qui se dit « ennemi déclaré de l’impôt », ne s’attendait pas à une telle situation catastrophique. Il a reproché à l’ancien maire, Jacques Peyrat, d’avoir eu « une attitude irresponsable » et d’avoir voulu vivre « à crédit jusqu’aux élections ». L’intéressé a annoncé qu’il répondra à « ces attaques » lors d’une conférence de presse, mardi prochain. Une situation dont il profitera certainement pour faire son retour politique.
Seul lot de consolation, malgré cette augmentation, Nice restera en deçà du niveau de fiscalité des autres collectivités françaises.