Midi, jour de l’ouverture officielle des soldes d’hiver 2009. Il n’y a pas grand monde dans la rue Masséna du centre-ville de Nice. La pluie et le vent refroidissent sans doute les ardeurs de certains mais peut-être faut-il attendre la sortie du travail ou de l’école.
12h15: Ah, ça y est ! Voilà les Niçois qui se pressent dans la « rue piétonne », près de la place Masséna. La chasse aux bonnes affaires a démarré dans le sillage d’une crise économique qui, chaque mois, allège un peu plus le portefeuille des Français. Si bien que les économistes et les commerçants ne s’attendent pas à une réelle augmentation des achats.
Bien entendu, après déjà une quinzaine de jours de rabais, les grandes réductions sont de sortie pour doper les ventes d’un second semestre 2008 des plus difficiles. -30, -50 et même -70% dans une dizaine d’enseignes de la célèbre « piétonne ». Les professionnels n’hésitent pas à casser les prix et à brader dès les premiers jours. D’autant plus que les soldes d’hiver représentent la meilleure période de ventes, selon l’Institut français de la mode. D’après l’établissement, 13% d’entre elles sont enregistrées durant ce long mois de rabais, contre 11% aux soldes d’été et 10% à Noël. « C’est vrai, j’achète plus souvent mes vêtements en janvier après les fêtes », commente Alexandra, 23 ans, étudiante à la faculté des lettres. « Je suis gâtée à Noël et je travaille durant les vacances scolaires, donc j’en profite à ce moment-là », sourit-elle, protégée d’un long manteau noir pour contrer le froid.
Un sursaut de consommation attendu
Cependant, la conjoncture morose que subissent de plein fouet les Français ne devrait pas entraîner de fortes dépenses outre-mesure. Un sursaut de consommation est certes attendu même s’il ne faut pas espérer que celle-ci connaisse un grand boom. « Ce n’est pas le moment de débourser à tout va alors qu’on ne sait même pas ce qu’il va se passer dans les mois qui viennent », analyse Pascal, solide gaillard et père de quatre enfants. Pour ce papa dynamique, c’est le moment de se serrer la ceinture et de surveiller ses économies. Néanmoins il faut bien s’habiller, comme Romain, 28 ans en recherche d’emploi : « J’en ai besoin. Je vais acheter quelques pulls et deux jeans », glisse-t-il doucement. « Je peux mettre 120 euros grand maximum ».
A l’image de Romain, nombreux sont ceux qui attendent les soldes avec impatience. C’est bien l’un des rares moments qui permet d’en profiter.
