Elle regroupe les œuvres de cinq artistes, réunies pour l’occasion à travers des collections privées ou provenant des peintres eux-mêmes. Grâce à leur imagination, le Niçois Denis Castellas, Gérard Gasiorowski, Valérie Favre, Stéphane Pencréac’h et Alun Williams ont repris l’histoire de l’art, entre abstraction et figuration.
Entrez et laissez place à l’imagination. L’exposition « Le Chemin de peinture » au MAMAC de Nice plonge le spectateur dans la découverte de toiles à mi-chemin entre abstraction et figuration. Une série de tableaux, qu’on peut qualifier d’éblouissants, révèlent le talent de Gérard Gasiorowski, disparu en 1986, Denis Castellas, Valérie Favre, Stéphane Pencréac’h et Alun Williams. Cinq artistes qui se rejoignent, selon Michèle Brun, commissaire d’exposition du musée : « Tous ont un fort intérêt pour la dissolution et l’effacement dans leurs tableaux », explique-t-elle. « Toute l’expo repose sur un travail appuyé de l’histoire de l’art ». A leur manière, « sans copier », précise-t-elle, les peintres l’ont redéfini et ont recomposé plusieurs œuvres des différentes époques. Ainsi peut-on entrevoir des allusions à Vélasquez, au sculpteur Julio Gonzales ou encore Picasso. On le ressent surtout dans les peintures de Castellas « dont quelques œuvres sont encore fraîches », s’exclame Michèle Brun, et Gérard Gasiorowski. C’est lui l’auteur du concept qui a donné son titre à cette exposition, qui fait le parallèle entre l’Histoire et les réflexions de l’artiste, voire même ses fantasmes. Plus que de ce sont des idées mélancoliques et tragiques dans l’œuvre de Stéphane Pancréac’h. Sur fond de baroque, tantôt se représentant pensif, dans son atelier , ou décrivant ses rêves , il choisit également des photos de la vie quotidienne qu’il retouche, encadre et complète.
Tâches et mises en scène
Contrairement à la liberté, l’imagination des uns ne s’arrête pas là où commence celle des autres. Ainsi la surprenante Valérie Fabre, passée par le théâtre, mélange Histoire et mises en scène avec des teintes douces. On peut apprécier des inspirations de la Renaissance ou une réplique du film Mulholland Drive (également le titre de l’œuvre). Un centaure surplombe Hollywood de nuit. Puis, tel un conte des frères Grimm, la Suissesse nous emmène dans un monde fantastique.
Alun Williams paraît très spécial de prime abord mais ses peintures sont remarquablement subtiles dans leur imagination. Cet Anglais symbolise son personnage à l’aide d’une tâche. « Jules Verne est représenté avec une tâche photographiée dans la rue qui porte son nom à Paris et Giuseppe Garibaldi l’est avec une autre, aperçue non loin de la plage où il pêchait à New York », se passionne la commissaire d’exposition du MAMAC. Alun Williams reproduit ses tâches dans les endroits où ces célèbres personnages se trouvaient souvent. On comprend mieux pourquoi l’imaginaire est le thème principal de cette superbe exposition.