La Communauté d’Agglomération de Nice Côte d’Azur n’est plus. Place à la CUNCA. Son Président, député-maire de la capitale azuréenne, Christian Estrosi, s’est félicité de la naissance du projet. A peine avait-il pris ses fonctions à la municipalité qu’il soumettait déjà la création d’une Communauté Urbaine pour remplacer la CANCA. Entérinée le 26 juin 2008, la proposition du maire voit donc le jour sept mois après ses prémisses. « Ce fut une course contre la montre. C’est un réel changement de catégorie. Nous franchissons un seuil et rejoignons les plus grandes métropoles françaises. Je nourris de grandes ambitions pour l’avenir », avoue Christian Estrosi. Il y a quelques jours encore, il n’y avait que quatorze Communauté Urbaine en France. En ce début d’année, on en dénombre seize, puisque le Grand Toulouse voit également le jour. « Cela faisait dix ans qu’aucune n’avait été créée », commente Alain Marleix, secrétaire d’Etat à l’Intérieur et aux collectivités territoriales.
Des moyens supérieurs
Avant le 1er janvier 2009, le champ d’action de la CANCA était déjà bien élargi. L’institution assurait la gestion des services (transports, déchets, eau, assainissement…). Des moyens humains et techniques étaient mis en commun afin de réaliser des travaux d’équipement et d’apporter un équilibre social. A présent, les objectifs sont les mêmes, mais à plus grande échelle et avec des efforts supérieurs.
Christian Estrosi souhaite établir un lien entre les 24 communes de Nice Côte d’Azur. Ainsi, un pôle de proximité a été créé avec la mise en place d’une ligne téléphonique « Allo Mairie », disponible 24h/24. Tous les habitants pourront poser des questions concernant leur ville. Le second objectif, de taille, est le problème de la voirie. « Nous avons un retard évident à combler, en particulier à Nice. Il faut rendre la ville plus belle et plus propre », admet le maire.
Plusieurs points forts
Le but de cette CUNCA est clairement d’augmenter le pouvoir d’agissements pour d’une part, rendre la vie quotidienne plus agréable, et d’autre part, investir et amener des capitaux dans les Alpes-Maritimes. « Nice se montre exemplaire. Le département est capable d’attirer les investisseurs étrangers », souligne Alain Marleix. « Nous allons hisser la ville au même rang que les grands villes européennes », renchérit Christian Estrosi. Pour cela, la nouvelle Communauté Urbaine dispose de nouveaux atouts. Les dotations de l’Etat ont augmenté et les capacités d’investissements jusqu’en 2014 s’élèveront à 350 millions d’euros. L’efficacité dans les services à la population augmente avec plus de 1000 agents transférés à Nice avant 250, à nouveau, avant l’été.
Coaraze, le grain de sable dans les rouages
La CU est donc créée mais Coaraze, petit village situé à 25 kilomètres de Nice dans l’arrière pays, se sent lésé. Il estime être victime de la volonté de Christian Estrosi, qui a créé la CUNCA avant la fin 2008 pour percevoir des dotations gouvernementales supplémentaires. Coaraze souhaitait sortir de la CANCA pour rejoindre la communauté de communes du pays des Paillons. Coaraze accuse le préfet des A-M, Francis Lamy, d’avoir intégré ses habitants afin d’arriver aux 500000 nécessaires pour la création de la Communauté Urbaine. Le maire, Monique Giraud Lazzari, va recourir à la justice. Bref, il y a déjà des complications.