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22 novembre 2024

Simona Frankel, Consul Général d’Israël : « L’ennemi c’est le Hamas, pas les Palestiniens ».

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Simona Frankel, Consul Général d'Israël
Simona Frankel, Consul Général d’Israël
A peine adoptée, la résolution 1860 du Conseil de sécurité des Nations Unies appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza est simultanément rejetée par le Hamas et les responsables israéliens. Il suffisait d’entendre Madame Simona Frankel, Consul Général d’Israël dans un entretien accordé à Nice-Premium avant sa conférence organisée par le CRIF Sud-Est à l’Hôtel Négresco de Nice pour en pressentir la décision. Et en écouter les raisons. Venue de Marseille pour expliciter la position de l’Etat hébreu, la diplomate en poste depuis 2007 affirme que cette « guerre n’est pas dirigée contre les Palestiniens, ni contre les Arabes musulmans ». Ecartant tout lien avec les problématiques du Moyen-Orient, elle précise, « c’est une guerre spécifique contre une organisation terroriste, le Hamas ». Interrogée notamment sur les discussions en cours à l’ONU le soir même de son intervention à Nice, elle ajoute : « Il faudra trouver une solution, par la paix -ou par la guerre si c’est nécessaire- dont le seul objectif soit un cessez-le-feu qui assure une garantie durable de sécurité aux habitants d’Israël ». De ses propos, il ressort clairement que l’Etat hébreu ne se satisfera pas d’un arrêt des hostilités, « une trêve de quelques mois dont l’expérience a montré », selon elle, « qu’elle servait au réarmement du Hamas ». Faut-il envisager une « guerre longue » pour reprendre les propos du Cabinet de sécurité israélien ? La diplomate évoque en tout cas la perspective d’un conflit « jusqu’à une solution et une garantie permanentes » contre les tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza. La « trêve provisoire » souhaitée par la communauté internationale ne saurait être, dans ces conditions, à l’ordre du jour. Alors que se multiplient les images montrant des civils victimes des bombardements israéliens, Simona Frankel réplique : « Les dirigeants du Hamas se cachent parmi des civils innocents ». Et de préciser : « Nous savons par exemple que les dirigeants du Hamas se cachent dans les sous-sols de l’hôpital Shifa de Gaza, dans certaines écoles et que les mosquées sont remplies d’armement et de munitions ». S’agissant des tirs de roquettes en provenance du Sud-Liban, « Israël s’y attendait », selon la représentante de l’Etat hébreu qui ajoute que « celui-ci n’envisage pas de répondre à cette provocation palestinienne » dont elle attribue la paternité au groupe du « FPLP d’Ahmed Jibril basé à Damas ».
Commentant la récente tournée dans la région entreprise par le président français, la diplomate reconnaît que « Nicolas Sarkozy est un ami proche d’Israël, qu’on écoute à ce titre avec attention ». Mais elle oppose au chef de l’Etat les mêmes arguments utilisés par ce dernier à propos des amis pour déclarer : « mais être des amis ne veut pas dire qu’on soit toujours d’accord ». Il appert que contrairement à la communauté internationale qui concentre son attention sur les conséquences humanitaires du déroulement des opérations militaires, l’Etat hébreu persiste dans la poursuite d’un objectif : « Nous ne souhaitons pas la guerre pour la guerre », affirme Simona Frankel mais « il faut arrêter les trafics de munitions via les tunnels de Rafah et mettre un terme au soutien iranien » qui les alimente. Alors qu’on lui demande si, à son avis, l’Egypte prend les dispositions nécessaires, Simona Frankel reconnaît « une compréhension du côté égyptien », voire « une fermeté » sur un problème dont le président Moubarak a conscience « qu’il peut se retourner contre lui ». Quelques minutes après débutait la conférence d’information organisée par le CRIF Sud-Est à laquelle assistait la représentante de l’Etat hébreu entourée d’Alain Belhassen, président du CRIF Sud-Est et de Martine Ouaknine, adjointe au Maire de Nice et membre du Comité national de cette organisation. Le député Rudy Salles avait, entre-temps, rejoint la tribune.
Simona Frankel, Alain Belhassen et Martine Ouaknine
Simona Frankel, Alain Belhassen et Martine Ouaknine
Dans son introduction, Alain Belhassen a expliqué les raisons pour lesquelles il avait rejeté, en dépit des demandes qui lui avaient été adressées par des représentants de la communauté juive, l’idée d’organiser une « manifestation dans la rue, à la française ». Il a préféré appeler les membres présents du CRIF à une vigilance explicative sur certaines images et l’agencement de leur diffusion dans les médias, pas toujours neutre selon lui. Et encore, ajoute-t-il, en « comparaison de la manière dont Israël était traité il y a quelques années, la position de l’Etat hébreu est désormais relatée avec une certaine vérité ». « Ce qui nous est humainement insupportable », comme tout à chacun, a-t-il poursuivi, ce sont les « images des victimes civiles ». Ceci pouvait peut-être expliquer, selon lui, le fait qu’une première « manifestation pro-palestinienne puisse rassembler à Nice entre 7000 et 8000 personnes, soit plus de monde qu’à Londres ». Quelques instants après, Martine Ouaknine tenait à remercier les représentants de la police pour avoir assuré un encadrement pacifique de cette manifestation. Partageant la position du représentant régional selon lequel une manifestation publique n’avait de sens qu’en « cas de menace pesant sur l’Etat d’Israël », elle a ajouté que le CRIF « se devait d’informer la population française », annonçant en outre « l’envoi d’une mission de solidarité en Israël » et concluant son intervention par ces mots : « il faut un Etat palestinien ». Un thème repris finalement par le Consul Général : « que les Palestiniens aient leur propre Etat pour mener une vie normale mais qu’ils ne soient pas pris en otages par le Hamas ». Une intervention in fine perçue comme réconfortante par une communauté dont l’inquiétude est d’autant plus perceptible qu’elle se sent unilatéralement mise en accusation.

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