A 25 ans, Médine est aujourd’hui à la croisée des chemins. Derrière l’unanime critique qui a accueilli ses deux albums, les interviews qu’il a données au prestigieux TIME magazine ou sa tournée jouée à guichets fermés (le « Don’t Panik Tour »), il demeure ce jeune vétéran du rap, originaire du Havre, qui a construit sa carrière à l’ombre des réseaux généralistes.
C’est chez le gros label Because Music qu’il sort son troisième album, Arabian Panther. En perspective, plus d’exposition pour sa musique. Plus d’enjeux, aussi. Mais Médine garde le cap. Sur la lancée de ses exploits passés, il fait même monter les enchères en termes de hauteur de vue et de densité du propos. Et dès le titre de l’album, Arabian Panther, renvoi explicite au Black Panther Party, le ton est donné…
Avec son écriture politique autant que thérapeutique, Médine sait aussi faire preuve d’introspection, qu’il s’agisse d’un hommage pudique à la gente féminine (A l’Ombre du Mâle, avec la chanteuse soul allemande Nneka), de confidences déguisées en comparaisons (Portrait Chinois) ou du morceau Arabo Spiritual qu’il faut courir découvrir. Vous voilà prévenus : malgré tant de chemin déjà parcouru, Médine n’a pas fini de rugir ni de marquer les esprits.