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22 novembre 2024

L’Edito du Psy-Guadeloupe, Martinique, La Réunion : « La France, ton café fout le camp ! « .

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jpg_bobine2008-39.jpgPropos menaçants du chef du LKP guadeloupéen à l’encontre des responsables du Medef local, violentes échauffourées entre grévistes radicaux et forces de l’ordre en Martinique, appel d’un collectif à une grève générale et reconductible à La Réunion à partir du 10 mars, autant de signes qui trahissent un phénomène de contagion de la crise guadeloupéenne aux autres territoires et départements d’Outre-mer. Une situation aux incidences liées et qui appelle trois séries de remarques.

Cette crise purement française intervient, en premier lieu, dans un contexte de crise financière mondiale au point d’en déformer les enjeux immédiats et d’en aggraver les effets potentiels. En clair, et vu de métropole, un sentiment prévaut aujourd’hui : la question des salaires que le gouvernement a cru résoudre avec précipitation, ne constituait que l’expression d’un mouvement aux motivations plus aiguës et aux mécanismes plus déstabilisateurs. Un arbre en flammes qui cachait l’incendie de la forêt. Ce conflit surgit en tout cas au plus mauvais moment pour le chef de l’Etat dont le principal atout demeure son attachement à un calendrier maîtrisé d’un processus de réformes pour l’entité « France ». Processus dont, a priori, on voit mal les raisons pour lesquelles les DOM TOM en seraient exclus. Sauf que la crise projette aussi brutalement que soudainement le sort de ces derniers au devant de la scène médiatique. Avec une conséquence psychologique inévitable : de l’issue heureuse ou tragique des négociations engagées -les futurs états généraux de l’Outre-mer-, c’est finalement l’ensemble des changements voulus par l’Elysée qu’elles pourraient symboliser. Au point de servir -injustement pour Nicolas Sarkozy- de mesure étalon du succès ou de la faillite pour l’ensemble de son action.

Ces revendications salariales -justifiées dans certains cas- prennent par surcroît un tour inquiétant pour ne pas dire une dimension insurrectionnelle. Inquiétants, l’attitude et les propos du principal leader du LKP le sont à plus d’un titre : loin de se satisfaire d’un accord sur les salaires, Elie Domota s’est exprimé sans détour sur le fait que cet accord ne constituait qu’une « première étape », laissant entendre que le but final de son action n’était pas celui auquel le gouvernement pensait en acceptant de céder rapidement à ses exigences. Le ton menaçant, voire haineux, envers les chefs d’entreprises locales qui devraient « payer ou quitter l’île » -et pour lequel il pourrait être poursuivi- en dit long par ailleurs sur l’enjeu et la nature de cette crise dont certains accents rappelleront les pires souvenirs de 1962. Les conditions de la signature, sous la contrainte, d’un accord à Pointe-à-Pitre indiquent tout sauf une fin de partie. Elles portent en elles un climat d’hostilités à l’issue probablement plus douloureuse. Et si, des responsables politiques à ceux des médias, on se garde bien de prononcer le mot, ce dernier affleure sur toutes les lèvres : indépendance. « Une et indivisible », la République pourrait ne pas en sortir indemne.

La troisième remarque concerne la réaction des Français de Métropole à l’égard de leurs lointains compatriotes. A ce titre, on a bien vite enterré un sondage pour le moins embarrassant du 26 février 2009 OpinionWay-Le Figaro, selon lequel 51% des Français seraient « pour l’indépendance de la Guadeloupe » tandis que 80% des Guadeloupéens se déclareraient, quant à eux, « très attachés à la France ». Un sondage qui a d’ailleurs mystérieusement disparu des archives Internet du Figaro ! C’est donc à un calcul pour le moins paradoxal que se livrent les responsables syndicaux des ces îles des Antilles et de l’Océan indien, ultrapériphériques pour l’Europe : si elle leur vaut aujourd’hui l’estime euphorique des populations locales, leur intransigeance en cette période de crise où chaque métropolitain se dit prêt à fournir les efforts d’adaptation nécessaires, risque largement d’être perçue comme des surenchères opportunistes et d’autant plus inacceptables qu’elles masquent d’autres intérêts qui refusent de dire leur nom. A trop tirer sur la corde, elle finit par casser.

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