Nice Premium : Pourquoi Gauche Autrement fait-elle un bilan du premier mandat de la nouvelle municipalité ?
Patrick Mottard : Nous avons toujours dit que nous porterions un jugement sur la politique suivie sans a priori et que ce jugement résulterait de la confrontation entre les actions engagées par la nouvelle municipalité et celles que nous avions proposées aux Niçois lors de la dernière campagne municipale. Nous souhaitions faire le bilan des actions menées par les différents acteurs de la politique locale à Nice.
Dominique Boy-Mottard : Nous sommes des opposants, il n’en fait aucun doute. Mais nous sommes des opposants intellectuellement honnêtes et faisons part de nos sentiments.
NP: Quel bilan faîtes-vous de la première année de Christian Estrosi à la Mairie de Nice ?
PM : La première impression est celle d’une rupture avec l’ancienne municipalité. La politique municipale donne le sentiment d’être plus lisible, plus cohérente et surtout plus volontariste. Grâce à la dimension nationale du Député-Maire, Nice est souvent intégrée dans les débats nationaux. Maintenant, nous soulignons l’absence de démocratie participative. Il faut demander l’avis des Niçois. Ils ne sont pas écoutés.
DBM : C’est vrai que le bilan est mitigé. Il y a des côtés positifs comme la création rapide de la Communauté Urbaine et l’aménagement du quartier Libération et de la gare de sud mais d’autres négatifs. Nous regrettons la trop grande centralisation du pouvoir autour d’une poignée de personnes. Beaucoup d’adjoints ne se disent pas assez utilisés. Nous trouvons aussi que le calendrier manque de précisions. Il y a des annonces dans tous les sens. On a l’impression que chaque jour amène son lot d’annonces..
« Prendre en compte les volontés des Niçois »
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NP: Que voulez-vous dire par là ?
DBM : Il faut faire attention. On ne peut pas dire oui à tout. La municipalité donne l’impression qu’elle peut tout faire, tout construire en même temps. Mais ce n’est pas du tout le cas. .
NP: Par exemple ?
PM : Nous considérons qu’il n’est pas possible d’envisager la ligne 2 du tramway et une grande politique d’équipements de proximité (infrastructures sportives, logement) ou encore le grand stade et même le recrutement dans la police ou le service de nettoiement. Il ne faut pas que construire la ligne 2 du tram’ au détriment des choses essentielles à la vie des quartiers. On ne peut pas être sur tous les fronts.
DBM : C’est pour cela qu’il faut questionner la population afin de prendre en compte les choix et volontés de chacun..
NP: Que pensez-vous de l’augmentation des impôts locaux ?
PM : J’ai été le leader de l’opposition pendant sept ans au conseil municipal. On savait très bien l’état des finances de la ville, à savoir pas très bonnes. Il était normal que les taxes augmentent un jour ou l’autre. Après, peut-être aurait-il fallu augmenter progressivement, surtout dans cette période de crise. Un peu cette année, un peu l’année prochaine…
NP: Comment jugez-vous l’opposition niçoise ?
PM : Le fonctionnement de l’opposition n’est pas satisfaisant.. Son action est peu lisible et querelleuse sur des sujets à l’intérêt moindre. Il y a un problème de positionnement du leader de l’opposition municipale. Il y a un problème de positionnement du Vice-Président de la région PACA (Patrick Allemand, ndlr). Il est très gêné par l’entente plus que cordiale entre Michel Vauzelle et Christian Estrosi et ne peut jouer dans la cour des grands.
L’opposition en général ne travaille pas collectivement au niveau des décisions majeures. Elle manque de crédibilité, elle est faible.
DBM : Mais certains élus font un travail intéressant. Nous pensons à Mari-Luz Nicaise en matière de marchés publics à Emmanuelle Gaziello pour les questions sociales et à Yann Librati concernant les questions environnementales.