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22 novembre 2024

Valérie Lemercier son one woman show au Nikaïa

Haïkel Regaieg
Haïkel Regaieg
Journaliste correspondant à Paris pour Nice Premium. Spécialiste en Marketing, Stratégie et Communication. Passionné d'aéronautique et de musique.

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jpg_image-3.jpgAprès 7 ans d’absence sur scène et 3 spectacles couronnés chacun du Molière du meilleur one man show, Valérie Lemercier, happée ces dernières années par le cinéma (Palais Royal, Fauteuil d’Orchestre, Agathe Cléry la comédie Musicale d’Etienne Chatiliez ) part en tournée avec un show une fois de plus étonnant, délirant, preuve toujours de son audace et son immense talent.

Valérie Lemercier démarre son one-woman show par une chronique d’époque. On y croise la vieille France hantant les tribunes de Roland-Garros et celle d’en bas, cruelle vis-à-vis de ceux dont la vie va encore plus de guingois. C’est un spectacle où les complicités dissimulent la sécheresse du coeur. Pour faire rire son auditoire, Valérie Lemercier choisit l’épure. A l’oeil d’abord, vêtue de noir avec un tissu rouge différent à chaque sketch. A l’oreille ensuite : elle ne force ni le ton ni la voix. L’humoriste emprunte suffisamment de tics langagiers, d’accents traînants ou véhéments pour détourer des personnages, hommes ou femmes de tous âges. Elle ne verse pas dans la caricature mais adopte un mimétisme qui fait jaillir la noirceur des propos, l’absence de compassion, le snobisme, la tyrannie, la perversité sexuelle.

Il n’y a que Lemercier pour observer ainsi ses contemporains sans craindre l’excès, le cru, le trash même, mais en parvenant à croquer une humanité authentique. Solitude, obsession du sexe, mesquinerie, snobisme… De noir vétu, il lui suffit de jouer d’un tissu rouge pour camper le personnage, tablier de la normande, doudou que la petite fille d’une psychanalyste triture nerveusement, écharpe de la bourgeoise…

Après le numéro d’ouverture – une femme enceinte demande à une jeune violoncelliste de la remplacer pour prendre en charge des rockers de Glasgow de passage à Paris, et lui fait la liste de toutes les frasques qui l’attendent -, voilà Jean-Claude le méridional. Il vante sa bastide en guide touristique chevronné et évoque, l’air de rien, la cordialité de l’échangisme. Lui succèdent le veuf qui, le jour de l’enterrement de son épouse, raconte avec obscénité sa vie conjugale à son beau-fils ; la mère abusive à la vie étriquée ; l’écolo intégriste, la fillette sautillante qui écoute les confidences des patients de sa mère psychanalyste : « Ils ont des gros problèmes parce que personne ne s’aime en même temps (…). Une femme s’étrangle tellement elle pleure. Elle voulait des enfants, elle en a eu, elle n’en veut plus » ; la mal-mariée, qui a oublié son mari à la station-service le jour de son anniversaire (« la rigolade ! »), s’ennuie ferme dès qu’elle rentre chez elle.

Si vous avez raté son dernier one woman show il y a 6 ans et si vous souhaitez découvrir son humour et son incroyable aisance sur scène, vous ne devez pas hésiter : allez rire au Nikaia

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