Ce renouvellement du partenariat avec le Conseil général est-il important pour vous ?
Jean-Pierre Dick : Bien sûr, (…) mais c’est plus l’aspect symbolique pour moi qui est important, pouvoir redonner un peu de ce que j’ai eu lorsque j’étais petit dans les différents clubs nautiques comme à Antibes ou Nice. Aujourd’hui je suis un « leader » dans la voile et cela me satisfait énormément, parce que c’est important de donner un peu de rêve à ces gamins. C’est ça le sport aussi, les enfants s’identifient aux gens qui font du haut niveau et c’est important de communiquer avec eux dans ce sens là. Moi la mer m’a donné beaucoup, c’est une partie de rêve, c’est un partie de ma vie de donner à ces enfants la chance de faire ce beau métier.
Ce partenariat vous permet aussi d’embrayer sur de nouveaux projets comme la construction d’un nouveau bateau ?
J-P D : Oui, on est dans un sport qui évolue très vite, dans lequel il faut être réactif. L’idée c’est de continuer d’être au top, de « surfer » sur la vague technologique. Avec mon directeur de projet on a tout de suite vue l’opportunité de vendre notre bateau qui a fait ce Vendée globe. On a constaté que la course allait à des vitesses très importantes et qu’il fallait avoir un bateau très rapide. J’ai 4 ans devant moi et je vais avoir le temps de le « peaufiner ».
La technique c’est une chose, mais il faut aussi travailler sur soi. C’est le plus important sur une course comme le Vendée. Il faut être performant physiquement et mentalement. J’ai là aussi 4 ans pour être au top de cette course mythique [le Vendée globe – ndlr]. Il y aura d’autres courses, qu’il faut gagner bien sûr mais le Graal c’est tout de même le Vendée.
Le bateau sera toujours construit en Nouvelle-Zélande mais cette fois dessiné par des architectes Français. C’est pour être associé plus étroitement à la construction du bateau ?
J-P D : Oui, c’est pour être plus proche des besoins, la Nouvelle-Zélande c ‘est surtout pour un aspect économique. Malheureusement aujourd’hui, cela revient moins cher de construire en Nouvelle-Zélande. C’est important également pour nous car nous devons essayer de rester dans le budget [évalué à 1,5 millions d’euros par an. Un bateau neuf coûte entre 2 et 3 millions d’euros – ndlr]. Le choix de l’architecte Français vient plus d’un besoin très précis : faire un objet à ma main pour gagner, car je pense être extrêmement pointilleux sur les détails.
Est-ce qu’il est raisonnable finalement, vous avez tout à l’heure parlé de cupidité ?
J-P D : Oui, il y a plein de chose qui sont apportées par ce projet. Faire rêver les gens, c’est déjà pas mal. Mais c’est un sport mécanique, tout sport mécanique a besoin d’un support mécanique alors forcément ça coûte un peu d’argent.
Un abandon sur une course c’est toujours un échec, mais il y a quand même l’aspect positif d’avoir pesé sur la course ?
J-P D : Tout à fait, j’étais à l’attaque et ça a porté ses fruits, j’ai fait de belles options mais je me suis retrouvé à la maison. C’est forcément décevant mentalement, c’est dur car on parle plus de vous et j’aurai aimé me battre avec Michel Desjoyeaux. Je me sentais capable de le faire.
Pour votre retour vous avez eu besoin de vous ressourcer dans le désert. C’était utile ?
J-P D : Ah, ça permet de méditer le désert, ce sont des espaces plus secs, c’était utile de se reposer, de changer d’endroit, de supporter le sable au lieu de l’eau.