10 ans, voilà 10 ans que le Mouvement Clérocratique de France existe. « C’est vrai que le terme n’est pas très vendeur, pourtant ce néologisme est porteur d’un si grand espoir », commence Landry Benoit, Président du Cercle 06, dans la petite Galerie Depardieu. En effet, qui connait ce terme –encore au statut de néologisme- issus du mot grec « klérotérion » ? Peu de monde. Mais pour les historiens ce dernier évoquera sans doute la machine qui servait à tirer au sort les magistrats dans la démocratie athénienne. Car c’est de là qu’est née l’idée clérocratique. « La clérocratie est un système politique où les dirigeants, après sélection par le biais du vote populaire, sont désignés par le hasard pour remplir une mission définie et contrôlée par le peuple, pour une période donnée et non renouvelable », livre Bernard Turetti, responsable de la fédération azuréennre, aux journalistes et visiteurs venus peu nombreux. Le suspens est clos. Les yeux s’écarquillent. « On est plongé dans un nouveau monde », élance une vieille femme vêtue d’un léger manteau orange. « Dans un nouveau système politique ! », rétorque Landry Benoit, du haut de ses 21 ans. « Cette idée peut prêter à sourire parce qu’elle est utopiste. Mais lorsque l’on regarde l’Histoire : tous les systèmes politiques qui ont régi notre planète ont été comme nous, êtres humains. Ils ont connus une naissance, une vie, une stagnation et une fin. Il en sera de même pour la démocratie ». Pour les quelques journalistes présents, la conférence éveille alors en eux un intérêt. « Mais quel est le but de votre mouvement ? Comptez-vous vous présenter à des élections pour proposer cette alternative ? », envoi l’un d’entre eux. « Notre volonté est d’apporter une solution nouvelle aux incohérences et à l’injustice du système démocratique actuel. Les grandes lignes de la clérocratie sont écrites mais il nous reste encore un long chemin avant de proposer un système clé et directement applicable », répond Bernard Turretti, hôtelier à Mougins. « Pour cela, nous espérons nous présenter aux présidentielles afin de faire connaître notre idée mais surtout de faire comprendre que nous ne sommes plus en démocratie », poursuit Landry Benoit. En 2007, le porte-parole François Amanrich s’était présenté à l’investiture suprême et avait recueilli 254 parrainages. « Nous sommes confiants pour 2012 », ajoute le jeune homme.
Une démocratie contestable
« Mais que reprochez-vous à la démocratie actuelle ? ». « Que s’en est pas une justement ! Ça n’est pas parce qu’on glisse un bulletin de vote tous les 5 ans que l’on est souverain. Encore moins lorsqu’on revendique nos libertés. On a trop tendance à confondre démocratie et libertés, mais la démocratie c’est avant toute chose la souveraineté du peuple », s’exclame Bernard Turetti. Landry Benoit renchéri : « Hors que constatons-nous en regardant les milieux d’origines des députés ? Que les cadres, fonctionnaires et professions libérales supérieures représentent les trois quarts des députés alors que les employés et ouvriers qui représentent la moitié de la population active sont à peine 6 % ». « La clérocratie permettrait donc une égalité politique pour les citoyens ? », s’interroge un étudiant en droit. « Oui ! Tout en tenant compte des capacités de chacun pour accéder à des postes à responsabilités ».
Pour finir, Landry Benoit et Bernard Turetti ont annoncés leur intention d’organiser le premier meeting nationale du MCF à Nice en septembre 2009. « Nous devons encore y réfléchir avec François Amanrich, mais ce serait l’occasion de structurer notre mouvement qui compte 11 000 intéressés sur le web ».