Présent au cinéma et dans les séries télévisées, le détective inspire l’aventure et la logique, à l’image de Sherlock Holmes. Mais qu’en est-il dans la réalité ? A Nice, chaque agent de recherche privé a sa propre façon de faire. Quatre d’entre eux se sont dévoilés à Nice Première. Trois ont souhaité garder l’anonymat.
Y-a-t-il un militaire dans le privé?
Pour ceux qui aiment les films d’espionnage, il existe sur Nice un détective qui opère avec les techniques de l’armée. Ancien militaire de carrière, cet homme, que nous appellerons Gilles, a décidé de se reconvertir dans la recherche privée. « C’est dans ma peau. On sent si on est fait pour ce métier ou pas ! »
Détournement d’informations, concurrence déloyale, piratage, espionnage industriel, escroqueries, … Sa société propose un panel complet de services aux professionnels. Pareil pour les particuliers où la liste de missions proposées est longue. Enquête de moralité, pré-maritale et recherche de personnes disparues en sont des exemples.
Avec un bagage de techniques acquises dans son ancienne profession, les gens qu’il surveille n’ont qu’à bien se tenir. Pour preuve, il ne perd jamais personne lors des filatures. Sa tactique : poster un collègue quelques rues plus loin pour prendre le relais. Cela lui permet de s’arrêter au feu rouge sans éveiller aucun soupçon… et de ne pas enfreindre la Loi.
Gilles sait se faire tout aussi discret quand il surveille une villa. Tout de noir vêtu, il se poste sur un arbre à l’extérieur. Et là, appareil-photos et caméra sophistiqués sont de rigueur. Même chose en forêt où le camouflage lui paraît indispensable.
Utilisant des termes militaires, Gilles s’explique : « Une fois que j’accepte un dossier, je prend en chasse l’individu concerné afin de tout savoir sur lui. Son parcours, ses habitudes, son entourage, … »
Etre attentif, prévoyant, et travailler en équipe organisée. Voilà les secrets de la réussite à ses yeux. Une réussite atteignant 100% d’affaires traitées.
La femme de l’ombre :
D’apparence normale, cette femme ne laisse rien transparaître de ses activités annexes. Gérante d’un magasin le jour, elle mène une vie normale… Du moins, aux yeux de tous. Mais derrière ce visage tranquille, elle réalise des enquêtes. Davantage pour les professionnels que pour les particuliers.
D’ailleurs, elle se considère comme un véritable complément à la police : « J’allège le travail des policiers ».
Sa vision sur cette profession est donc bien précise. Cette femme se vante entre autre de réaliser un suivi de ses clients. Elle ajoute : « Pour être compétent dans ce milieu, il faut avoir des qualités : discrétion, rapidité, réactivité, observation. Un bon détective doit aussi savoir anticiper les situations et faire le caméléon ». En bref, s’adapter à toutes les situations.
Ce qu’elle aime avant tout : les missions compliquées, celles qui concernent de grosses structures. « J’aime affronter les difficultés! »
Des épreuves, cette Niçoise en a rencontré un tas. Faire preuve de psychologie, de social, être « Madame tout le monde » sont autant de challenges qu’elle surmonte dans cette double vie.
Histoire de détective :
Un jean et un polo. Ses vêtements sont loin d’être ceux de l' »inspecteur Gadget » ou d’Hercule Poirot. Et pourtant, cet homme, que nous appelerons Eric, est un détective privé. Spécialisé dans les affaires de banques, il traite également les adultères. A ce sujet, il lui revient une anecdote en mémoire : « J’ai suivi un homme qui allait souvent chez son amante, le soir. Mais, il m’était impossible de réaliser un constat d’adultère car il partait le matin à 5h45. Et la Loi en France est claire : la vie privée est protégée de 22H à 6H du matin. Malin le gars! ».
Avec 15 ans d’expérience derrière lui, il avoue tout de même « frôler » l’illégalité. « C’est rare, mais il m’arrive de griller un feu rouge lors de filatures. Je suis détenteur de la carte SNARP (Syndicat National des Agents de Recherches Privés). Cela m’aide un peu. Toutefois, elle n’empêche pas un policier de me mettre une amende. Mais ce sont les risques du métier ».
Un métier où la curiosité et l’éveil sont primordiaux pour mener à bien une mission. Eric va encore plus loin : « Il est important d’être vif, patient et d’avoir de l’intuition ». Véritable « fouine », Eric procède toujours en deux temps : s’informer – et là, l’enquête de voisinage est de mise- puis agir ! Sur les 400 dossiers qu’il a traité en 2005, ce détective en a réussit 80%.
« Psycho »-détective :
« Etre là pour ramener un équilibre dans les choses qui en ont perdu ». C’est en ces termes que ce détective définit sa profession. Premier entretien avec le client, et déjà, il tente de le comprendre, de le rassurer. Au programme : écoute, discussion, soutien et détente. En achetant le cabinet Martin, cet homme, s’est fixé un but : apporter un peu d’aide aux gens pertubés par un souci ou un doute. Mettant en avant l’importance de la psychologie, Marc-Olivier Desprez se dit altruiste : « Je prends soin de la personne en face de moi. Car quand l’affect est touché, tout est touché. Je suis alors là pour ramener son esprit sur du positif ».
Après cette étape, majeure à ses yeux, il met en place un plan d’organisation du travail à faire. Formé sur le tas, M. Desprez ne supporte pas de perdre. Organisé, il consacre en moyenne, entre une semaine et quinze jours, pour chaque dossier. De l’enquête de solvabilité à l’enquête de harcèlement, les domaines sont variés.
Et s’il est en contact avec son client, ce n’est jamais le cas avec la personne qu’il doit surveiller. Sur le terrain, la tension est alors à son comble. « Il faut être à l’affût de tout, ne pas baisser sa garde car je tiens à faire correctement mon travail ». Mais pour lui, rien n’est fini. Reste à exposer la situation au client, et surtout les hypothèses à prendre en compte. Le détective s’explique : »Je ne laisse pas la personne dans la nature avec les éléments que je lui ai fournis. Je lui énonce les possibilités à envisager, tout en relativisant l’affaire. Avoir de l’information, c’est bien. Savoir la gérer, c’est mieux ! »
Cabinet Martin
Détective Marc-olivier Desprez
3, avenue Jean-Médecin
06000 Nice
Tél : 04 93 13 09 06
Email : nice@cabinetmartin.org
37, rue d’Antibes
06404 Cannes Cedex