Avec l’album L’Arme de paix, sorti le 23 mars, le rappeur-poète Oxmo Puccino
célèbre dix ans de carrière. Oxmo Puccino est un artiste, un vrai, de ceux qui sont passionnés par les mots, la musique et qui sont attentifs aux autres, à leur vie, leurs préoccupations, leurs rêves. en décembre dernier, Oxmo écrivait sur son site :
« Envahis d’images, de vidéos, de musiques de toutes sortes, nous ne sommes plus
touchés. Je pense simplement que nous avons oublié de rêver, de s’imaginer ». C’est
le postulat de départ de ce cinquième album qui évoque une envie de partager avec
le public des sentiments, des émotions, sans artifice. Oxmo souhaite surtout que «
L’arme de Paix » soit « naturellement hip-hop, évidemment musical, impérativement positif ». avec Oxmo
le rap s’échappe vers le jazz pour donner à ses textes une profondeur rare : à l’inverse du tout venant qui
rappe, Oxmo ne s’adresse pas à un groupe de gens, mais à l’individu…
Oxmo Puccino : Black Desperado du rap français
Rappeur, chanteur né au Mali, Oxmo Puccino fait ses débuts en 1997 dans l’écurie Time Bomb (DJ Mars, DJ Sek). Première
floraison en 1998. Opéra Puccino, chef d’œuvre couronné d’un disque d’or, établissait le règne d’un auteur et d’un rappeur
à part du marigot. Dans le sillage de cet album de velours, le cinéaste Jacques Doillon, peu suspect d’écriture urbaine en
général, trouvait dans L’Enfant seul une musique idoine pour habiller son film Petit frère. Ce coup de projecteur de la
culture institutionnelle faisait entrer Oxmo dans une autre dimension, puisque déjà, on le prédisait trop «large» pour se
contenter du microcosme hip-hop.
Deuxième floraison, L’amour est mort, en 2001. Oxmo entame le siècle avec un album en noir et blanc, où il fait à nouveau
montre d’une maîtrise certaine dans le maniement de la langue et des concepts de chanson. On reconnaît cette manière
unique de faire résonner son vocabulaire. La critique, encore une fois, est sous le charme, mais le public, toute à sa dévo-
tion aux hymnes rageurs issus de la rue, qui font désormais la tendance, boude un peu ce disque d’exception.
Cactus de Sibérie (2004), troisième album insidieusement charmeur confirme qu’Oxmo Puccino est apte à enchanter les
aficionados du rap aussi bien qu’à séduire ceux qui ignorent tout du genre, voire le rejettent. On navigue dans des eaux
inexplorées, où les rimes impressionnistes racontent des histoires qui s’additionnent, jusqu’à former un paysage mouvant.
En 2006, il sort chez Blue Note, célèbre label de jazz, un album en collaboration avec le groupe The Jazzbastards appelé
Lipopette Bar. Jazzy est très inspiré des films noirs, l’album narre l’histoire du Lipopette Bar, de son équipe et de ses
habitués : une diva, Billie, qui disparait avant son grand spectacle, Tito, gangster depuis toujours et voulant se ranger, Kali
apprentie chanteuse ou le videur Black Popaye. Pour ce disque, Oxmo Puccino s’est en fait inspiré de la vie de la chanteuse
de jazz Billie Holiday, souhaitant ainsi lui rendre hommage.
En 2007 il participe au nouvel opus d’Alizée, Psychédélices; au mois d’octobre de la même année, il part à Bogota (Colom-
bie) en compagnie de DJ Cream, pour réaliser une résidence artistique avec le groupe colombien Choc Quib Town. De cette
collaboration, véritable dialogue des cultures, est né un CD 4 titres, Paris-Bogota. Enfin, en 2008, il apparait sur l’album
Mesrine avec le titre Les chemins de la gloire.
Actualité : Album « L’arme de Paix » (sorti le 23 mars 2009) disponible [Cinq7]
A visiter : www.myspace.com/oxmopuccino | www.oxmo.net
