Sa prestation dans la comédie à trois de « Mange ta soupe » où il jouait Momo, un mongolien pas si naïf que cela, avait bluffé tout le public. Fabrice Raspati, l’auteur, avait pensé à lui après avoir vu son spectacle solo du « Schizo », littéralement estomaqué par le talent de cet antibois.
Rien de surprenant pour qui l’a découvert dans son « one-man show », mercredi soir. Il est encore plus phénoménal dans ses gestes, ses déplacements et ses grimaces.
Autour de son personnage principal, un certain Jean-Paul Doliprane – le ton est donné- chef de bande, apparait une dizaine de complices pour nous transporter sur les chemins de la franche rigolade, celle qui vous transforme en être vivant et détendu dans une morosité de plus en plus pesante.
Tout petit il faisait déjà rire ses professeurs…
Le véritable spectacle vivant, il était là. A quelques centimètres de moi et la salle était pleine. Oublié le derby de foot Nice-Marseille, pas pour nous la bousculade de Cannes et son célèbre tapis rouge. Place à une inoubliable soirée entre amis « chez Fabienne et son équipe » où l’on sait ce qu’accueillir veut dire. Le rouge il est présent sur les banquettes confortables et les dossiers.
Sur scène, Vincent alias Jean-Paul Dolipranne, donne tout de suite le ton en avouant qu’il sniffe du Prozac le matin et nous nous gratifiant de grimaces venues d’ailleurs tout comme son débit de paroles. Étonnant.
Dans deux de ses tableaux, il se paye le luxe de nous faire croire qu’ils sont trois et sans dire un mot. Tout dans les gestes et les mimiques. On passe en toute liberté d’un conducteur et son passager, quelques peu allumés, qui sont arrêtés par un gendarme à un trio de jazz composé d’un guitariste, d’un violoniste et d’un contrebassiste qui n’arrive pas à suivre le rythme.
En tout une dizaine de personnages qui vivent dans un seul corps, chapeau l’artiste, avec un clin d’oeil sur l’actualité venant du Mexique. Dire qu’il aurait du être footballeur pro mais bloqué par une trop petite taille, qu’il a été vendeur dans une grande surface de bricolage « là où il y a tout ce qu’il faut ».
Mais tout petit il faisait déjà rire ses professeurs de l’Ecole Guynemer d’Antibes qui devaient se cacher pour conserver leur autorité sur la classe. Sa place, il l’a finalement trouvée sur scène et le métier il l’a appris en suivant les cours de théâtre en 1994 dispensés par Fabienne Candela à la Scène-sur-Mer.
2009 semble partie pour être une année très bénéfique pour cet antibois qui gagne à être vu et connu.
Après « Mange ta soupe », voici son « Schizo » sur les rails du succès (les deux seront présentés en fin d’année au Théâtre des Oiseaux de Noëlle Perna à Nice).
Il vient de rejoindre la troupe des Zappapeurs, vous savez cette bande de gais lurons qui improvisent en toute folie avec le public, et cela lui a donné encore plus de maîtrise dans son jeu qui peut varier ainsi d’une représentation à une autre, comme ce nouveau personnage du professeur italien qui parle pas bien le français alors qu’il doit faire une conférence.
Avec l’auteur de « Mange ta soupe » il écrit un spectacle de clowns qui devrait être joué en décembre.
Il va finir par nous faire tourner en bourrique, ce « schizo » mais le pire c’est que l’on aime cela et le public lui a réservé plusieurs rappels pour cette première à Antibes. Un bon conseil, allez le voir mais n’oubliez pas de réserver, les places sont limitées par la capacité de la salle, il n’est là que jusqu’à samedi mais ça vaut tous les anxiolytiques.
« Le Schizo » » de et avec Vincent Trupiano
à 20h30 jusqu’au 16 mai
Théâtre de la Scène sur Mer
(1er étage du restaurant La Cascade)
Place Nationale à Antibes
Renseignements et réservations
Théâtre de la Marguerite
15 rue Fourmillière 06600 Antibes
Tél. 04 93 34 11 21
(permanence de 10h à 18h)
ou sur www.theatredelamarguerite.com
