Si vous avez pris la décision de venir à La Colle-sur-Loup pour assister à l’une des nombreuses soirées du Festival « Rencontres autour des notes et des mots », vous avez fait le choix de participer à l’un des festivals où le mot rencontre a encore une signification.
Mais il ne faut pas vous y arrêter sans faire une halte au « Saint Graal », situé dans la rue Yves Klein, à l’entrée du village en venant de Cagnes-sur-Mer, mais qui est à sens unique.
Une première exposition temporaire avant de nouvelles surprises
Pourquoi ? Vous allez y rencontrer deux femmes qui ont décidé de combattre la morosité ambiante en doublant leur magasin d’antiquités d’une galerie d’art contemporain qui ne va pas manquer de vous ménager d’autres surprises…
Après sept ans consacrés à leur activité d’antiquaire – la rue Yves Klein est même baptisée « la rue des antiquaires »- Dominique et sa fille Nathalie Conan ont saisi l’opportunité d’acquérir le local jouxtant leur magasin et d’en faire un espace quelque peu particulier. Elles ont décidé d’installer une galerie d’art contemporain où l’éclectisme sera roi avec des espaces thématiques et de la création contemporaine.
Pour ouvrir le feu des expositions temporaires, elles ont choisi une autre femme pas comme les autres, l’illustratrice Virginie Broquet. Un « petit bout de femme » qui respire la joie de vivre et de partager ses périples autour de la planète, ce qui donne des carnets de voyages étonnants et une rencontre avec Richard Bohringer, un soir presque désert dans l’aéroport de Dakar, d’où est sorti « Carnet du Sénégal » qu’elle a –bien sur-illustré.
Sa dernière réalisation, les dessins du livre de recettes de Sabine Cassel, la mère de Vincent, où les légumes deviennent des personnages, un peu à l’image de ce qu’avait fait le regretté Jean-Marc Eusébi jusqu’à les transposer dans une pièce de théâtre.
Tout au long de la journée d’inauguration, la niçoise s’est « pliée » sans aucun effort et toujours souriante à l’exercice de la dédicace.
Une journée où la rue Klein avait été fermée à la circulation pour permettre au public – que l’on espérait très nombreux- de déambuler et d’apprécier le cadre jusqu’à atteindre le Saint Graal !
Avec l’aide de Lilas Spak, animatrice pour l’occasion de l’opération – qui va présenter le 23 à la Chèvre d’Or d’Eze la nouvelle édition de son guide Costa Azzura-, les propriétaires Dominique et Nathalie avaient vraiment « mis les petits plats dans les grands ». Un buffet sans cesse renouvelé vous attendait à l’intérieur, le bar était « open » devant la vitrine et le tout sur des airs de jazz joués par des musiciens locaux.
Malgré le soleil, un accueil aussi chaleureux, de la bonne musique, à boire et à manger sans bourse déliée, une artiste locale de dimension internationale, la rue Klein a pas été « noire » de monde et c’est un peu dommage devant l’investissement humain et financier.
Tout cela n’a pas du échapper à Christian Berkesse, le maire et récent président de l’Office du Tourisme, ni à Karel Boulogne, le nouveau directeur qui n’avait que la rue à parcourir pour venir de son bureau au Saint Graal. D’autant que Nathalie a du leur faire part- à l’abri des oreilles indiscrètes- de sa légitime déception de ne pas avoir vu plus de monde adhérer à cette initiative d’animer différemment le village.
Les pionniers sont très souvent observés avant le grand mouvement et cette première ne déroge pas à la mauvaise habitude. Mais la présence de quelques journalistes, dont une radio parisienne « Radio Evasions » et Philippe Tallois, le président du Club de la Presse Méditerranée 06, montre que la démarche a été entendue même si La Colle-sur Loup vit encore dans l’ombre de sa voisine plus connue, Saint-Paul de Vence.
Autre lieu à découvrir à l’occasion de votre visite à La Colle –sur-Loup, L’Abbaye, qui est redevenu un hôtel-restaurant de renom grâce à Sylviane Hugues et à son fils Stéphane.
En 1997, ils ont décidé de redonner une vie à ce qui fut un haut lieu culturel de l’après-guerre, un point de rencontres d’artistes et notamment une résidence pour les peintres.
Cette ancienne abbaye fut édifiée par les moines de Lérins et a d’abord servi de gîte d’étape pour l’abbé qui venait aux assemblées des évêques à Vence. Le lieu était tellement confortable qu’elle devint la résidence d’hiver des moines. Son passé mérite d’être connu mais son présent ne doit pas être ignoré et c’est l’une des missions des propriétaires actuels.
Avec tout cela vous ne serez pas étonnés de savoir que Virginie Broquet expose également dans la chapelle de ce qui est devenu l’Hôtel Abbaye mais qui a su conserver l’atmosphère qui a fait sa réputation à la fois religieuse et touristique.
Maintenant vous ne viendrez plus à La Colle-sur-Loup, au Saint Graal ou à l’Abbaye par hasard mais prenez bien votre temps pour y goûter tous les plaisirs.