Les thermomètres niçois ont été mis à rude épreuve ces derniers jours. Un ciel pour le moins azur et un soleil à faire pâlir les destinations exotiques du monde. Mais qui dit chaleur, dit supporter la chaleur. Et le corps humain a ses limites dans la régulation de sa propre température. Ainsi, les personnes les plus fragiles (personnes âgées, handicapées, isolées ou encore les enfants), sont durement affectées par les effets du soleil. Coups de chaleur et insolations sont particulièrement fréquents en cette saison.
Si la canicule à proprement parler n’est pas encore d’actualité à Nice, les températures avoisinent les 30°c et peuvent avoir des conséquences sur la santé. L’épisode de l’été 2003 a laissé des marques indélébiles dans les esprits. C’est afin d’éviter que ce scénario ne se répète que, dés 2004, le gouvernement a mis en place le Plan Canicule. La gestion de celui-ci est assurée par les mairies des communes et les centres communaux d’actions sociales.
Le but premier du Plan Canicule est d’éviter les situations d’isolement extrême. Pour cela, un registre officielle et confidentiel a été créé dans chaque communes. La ville de Nice compte actuellement 700 personnes recensées. Ce registre répertorie les coordonnées des personnes fragiles et isolées. Pour figurer sur le registre, il suffit de demander son inscription (voir ci-dessous la démarche pour s’inscrire sur le registre de sa commune).
Un plan qui repose sur trois niveaux
La première mission du Centre Communal d’Aide Sociale est de veiller à ce que ces personnes aillent bien.
Le Plan Canicule est décliné en 3 niveaux d’alertes.
Le premier, le niveau de veille saisonnière, est activé automatiquement dés le 1er juin de chaque année, avec l’apparition des premières températures estivales et reste en place jusqu’au 31 août. A Nice, le niveau 1 est donc activé. Comme l’explique Joëlle Martinaux, adjointe au maire aux Affaires sociales et à la Solidarité de la ville de Nice : « Ce niveau est surtout un niveau de préparation pour une probable canicule ».
Pendant les deux mois estivaux, des équipes d’une dizaine de jeunes écument les plages fréquentées par les seniors et les handiplages pour faire de la prévention sur les risques du soleil et apporter une aide aux personnes vulnérables « en leur proposant à boire par exemple » explique Joëlle Martinaux.
Le deuxième le niveau de mise en garde et actions est déclenché par les préfets de département quand les conditions météorologiques l’imposent. « Il n’a encore jamais été déclenché depuis la création du Plan Canicule » selon l’adjointe au maire.
C’est une fois ce niveau franchi que le registre officiel est utilisé : « On doit contacter quotidiennement les seniors téléphoniquement ou physiquement pour s’assurer de leur état de santé et leur rappeler les consignes d’hydratation ».
Enfin le troisième niveau dit de mobilisation maximale est déclenché par le Premier ministre si la canicule est aggravée par des éléments extérieurs comme une sécheresse, une pénurie d’eau potable ou une saturation dans les hôpitaux.
Le Plan Canicule, comme l’explique Joëlle Martinaux repose sur «une chaîne de solidarité entre les citoyens et les seniors en particulier». Elle rappelle à ce sujet aux niçois de « signaler l’absence d’une personne âgée qu’ils ont l’habitude de voir ou les seniors en situation d’isolement ».
Suivre les recommandations de base
Si actuellement, le Plan Canicule est encore en berne, les risques liés à la surexposition à la chaleur sont bien là. Dans les maisons de retraites, où les résidents sont particulièrement vulnérables, la surveillance est accrue. Le docteur Augier, de la maison de retraite niçoises « La Clairière » explique : « On essaye de mettre les gens au frais au maximum. Il y a plusieurs pièces climatisées dont une principale dans l’établissement. On suit aussi de très prés l’hydratation de nos résidents ».
Quand il fait chaud comme ces derniers jours dans la région, il est préférable de suivre les recommandations de bases.
Pour éviter les coups de chaleur, il est fortement conseillé de boire régulièrement, ainsi que de prendre des douches ou bains frais plusieurs fois dans la journée. « Les personnes âgées n’ont pas forcément la sensation de soif. Il faut donc leur proposer une boisson systématiquement » explique l’adjointe aux affaires sociales de Nice.
Il est également recommandé de passer au moins deux heures par jour dans des endroits frais. En l’absence d’air conditionné à votre domicile, vous pouvez vous rendre dans des lieux publics climatisés (magasins, cinémas ou mairies). Il est également déconseillé de sortir aux heures de forte chaleur. Les zones ombragées sont bien évidemment à privilégier.
Les casquettes et autres chapeaux sont aussi de rigueur sous ce soleil de plomb.