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22 novembre 2024

L’Edito du Psy : de Téhéran à Beyrouth, le déni d’Israël

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jpg_bobine2008-59.jpg« Toujours par deux ils sont », explique le Jedi Yoda à la fin du premier épisode de « Star Wars », « le maître et l’élève ». A quelques heures et quelques milliers de kilomètres, le président de la République islamique d’Iran et le Secrétaire général du Hezbollah ont tenu vendredi dernier un discours identique : celui du déni d’Israël. Dans son intervention à l’Université de Téhéran, à l’occasion de la journée « Al Qods » célébrée le dernier vendredi du mois de Ramadan pour commémorer la « lutte des Palestiniens », Mahmoud Ahmadinejad a de nouveau mis en doute « l’existence de la Shoah » qu’il a qualifiée de « faux prétexte à la création » de l’Etat hébreu. Il a surtout dénié le principe d’Israël en affirmant que « l’existence même de ce régime est une insulte à la dignité des peuples », précisant en outre que « ses jours étaient comptés ». Une projection probablement inconsciente de ses propres incertitudes et angoisses sur la pérennité du régime des mollahs. « Affronter le régime sioniste est un devoir national et religieux » a-t-il enfin lancé dans une ultime provocation destinée à faire monter les enchères avant l’Assemblée générale des Nations unies et la rencontre plus spécifique du 1er octobre sur le programme nucléaire iranien.

Un peu plus tard dans cette journée, Hassan Nasrallah, le chef de la milice chiite au Liban reprenait la même antienne sur le caractère « malin et illégal » du régime d’Israël, citant la phrase de l’Imam Khomeiny sur le fait que l’Etat hébreu « est une tumeur cancéreuse ». Selon le leader chiite, le Hezbollah « ne reconnaîtra jamais Israël et toute tentative d’accord et de normalisation avec cette entité est interdite par la religion ». Si ces propos n’étaient pas fondamentalement haineux et, en conséquence, hautement méprisables, ils en prêteraient presque à sourire tant ils révèlent l’infantilisme de leurs auteurs : refuser envers et contre tout d’admettre une réalité vivante et se réfugier dans l’incantation de la pensée magique -l’interdiction religieuse et le langage idéologique- pour tenter de rendre le réel conforme à leur vision imaginaire. Curieusement, les principaux pays occidentaux ont fermement condamné les formules iraniennes mais se sont abstenus de critiquer celles en provenance du Liban. Suffit-il d’incriminer le « maître » pour rendre inoffensif « l’élève » ?

Au point d’avoir à se demander si cet « infantilisme » n’est pas aussi partagé par l’occident, dont l’obsession d’un « dialogue à tout prix avec l’Iran », légitime si elle avait eu un commencement de résultats, laisse perplexe. Arc-boutés sur le principe de la discussion comme s’ils redoutaient les conséquences d’une posture plus conflictuelle, les Etats-Unis et, dans une mesure moindre, les Européens contribuent finalement -le mécanisme psychologique est bien rôdé- à l’exacerbation des provocations iraniennes et aux surenchères de ceux qui les soutiennent, la Russie et la Chine pour ne pas les nommer. De ce point de vue, le formalisme manifeste des « condamnations occidentales » est inopérant. Il révèle en outre une fantastique manipulation: faire endosser à la place de l’autre la culpabilité de la parole interdite et honteuse. Téhéran injurie. Scandalisés, Paris, Londres et Berlin s’excusent. Israël n’est certes pas sans tache mais l’Etat hébreu n’a jamais souhaité « rayer un autre Etat de la carte du monde ». Au Liban, les perturbations systématiques de miliciens lors du festival musical de Baalbek dans la Bekaa, les interdictions artistiques visant Maurice Béjart, Gad Elmaleh ou les ennuis récurrents d’une Miss Liban côtoyant sur une photo une Miss Israël, rejouent à l’envi le même scénario : à l’intransigeance radicale répond la bonne volonté « d’apaisement ». Mauvais souvenir.

Alors que se multiplient les spéculations sur les intentions israéliennes -malgré les propos rassurants du président russe Medvedev, le quotidien « Novaïa Gazeta » et la radio « Echo Moscou » laissent entendre que la Russie a été invitée par le premier Ministre israélien Benjamin Netanyaou à « retirer ses scientifiques des installations nucléaires iraniennes »- que pourra-t-il advenir de la rencontre du 1er octobre prochain entre l’Iran et les pays du groupe « 5+1 »? Une rencontre destinée, selon un responsable iranien, à « calmer les inquiétudes occidentales ». Très mauvais souvenir, décidément.

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