Victoire 14-6 de l’AS Béziers au terme d’une finale étrange. Envahissement du terrain par les supporters biterrois à un quart du terme alors que tout était encore possible. Béziers menait 10-6. René Hourquet, et oui c’était lui, n’avait pas osé mettre interrompre la rencontre… Il aurait pu, il aurait dû. Et Nice à qui l’on promettait pourtant à un grand avenir dans le rugby français, n’est plus revenu en finale. Demi-finale en 1984 (battu par Agen). Quart de finale en 1985 (battu par Toulon). Huitième de finale en 1986 (éliminé par Montferrand)…
La photo de l’équipe de Nice trône encore en grand dans notre club-house du stade des Arboras… la composition d’équipe: Barthélémy – Vallet, Trautmann, Bony, Méry – Pedeutour, Pierre – E.Buchet, Orso, Ph.Buchet – Catoni, Pelloux – Charpentier, B.Herrero, Félix. Les remplaçants n’y figurent pas. A l’époque cela ne se faisait pas. Et pourtant, on sait que Jef Tordo, 18 ans, en était. Comme le bouillant Alain Sudre. Dans le quinze départ, sept joueurs formés à Nice : Patrick Barthélémy, Eric et Philippe Buchet, Jean-Charles Orso, Tony Catoni, Roger Charpentier, Didier Félix… sans oublier quatre autres purs produits du club, Jean-François Tordo, Christian Panzanvolta, Georges Lauribe, Jean-Claude Baruteu, qui étaient sur le banc ce soir là.
Le film de la rencontre : un essai pourtant parfaitement valable refusé à Alain Vallet… Sans doute un tournant dans cette finale. Le regretté Pierre Lacans, capitaine de Béziers, jouant avec un péroné fracturé. La rentrée fracassante de Jef Tordo. Et l’envahissement du terrain par les supporters héraultais. Mais l’impression que Nice ne s’est jamais lâchée. Cette équipe était pourtant magnifique. Emmenée par un Eric Buchet au sommet et un immense Jean-Charles Orso. Il y avait du feu dans ce groupe d’hommes forts, mais ce soir là, il n’a pas pris.
Mais il a déclenché des vocations. Celle par exemple de Christophe Moni qui a commencé le rugby cette année là avant de devenir le joueur que l’on sait (encore un 3ème ligne international pour Nice), quatre fois champion de France avec le Stade Français, puis l’actuel entraîneur du Rugby Nice Côte d’Azur qui se rend samedi prochain à Béziers pour le compte de la 4ème journée du championnat de France de Fédérale 1.
Voilà, vous y êtes. Béziers-Nice. Samedi 17 octobre. Coup d’envoi à 18h, au stade de la Méditerranée.
Vous l’avez compris, ce match ravive beaucoup de souvenirs chez nous. Aucune nostalgie. Simplement la certitude que tout est toujours possible. Car si le rugby se vit encore de façon assez confidentielle sur la Côte d’Azur, il a une histoire forte et des hommes décidés à l’installer de nouveau au plus haut niveau. C’est notre projet.
C’est pourquoi, pour certains de nos joueurs formés à Nice (Canizares, Guarese, Roman, Malavard, Caminati, Mège…), ce match de samedi aura une grande valeur. On nous annonce une équipe de Béziers imbattable cette saison en Fédérale 1. Voilà un défi qui nous va , même si notre équipe sera privée de quelques éléments phares tels Dean Moxam et Stuart MacKie (blessés) ou encore de l’ailier samoan Lomé Fa’Atau, en délicatesse avec une cuisse.
Par contre, on notera la première titularisation de l’expérimenté pilier Grand Hill, arrivé récemment, et le retour attendu de Bastien Sainte-Croix en troisième ligne.
L’équipe de Nice : Caminati – Roman, Keil, Kacharava, A.Malavard – (o) MacHugh, (m) Delmonte (cap.) – Sainte-Croix, Herrera, Mezencev – Beattie, Boukanoucha – G.Hill, Feldis, Canizares. Remplaçants : Guarese, Traversa, Derrstroff, Delevallée, Chambon, Lapierre ou Benstaali, Langlade. Entraîneurs : C.Moni, M.Boutet et N.Szezur.