Le vibrant hommage aux supporters disparus
Depuis les travées de l’enceinte azuréenne , l ’avant match de cette affiche dominicale entre l’OGC Nice et le Toulouse FC avait un drôle de goût, celui de la raison, de la tristesse. De la prise de conscience que chacun est un grain de poussière qui s’envole aussi vite qu’ il est arrivé. Parfois de façon plus marquante qu’un autre….mais pour le même résultat. Hélas! Face à l’immense banderole toulousaine où était floqué le portrait du malheureux supporter Brice Taton, assassiné par des lâches dans les rues de Belgrade, les 9 5000 spectateurs ont dédié une minute d’applaudissements en la mémoire et par respect pour trois Nissarts , désormais disparus. Guy-José Raybaud, 53 ans , ancien joueur et dirigeant de l’OGCN, décédé accidentellement , Ludovic Sabali , 19ans , mort sur la route ainsi que Richard Maurin,, 55ans, abonné de très longue date en secondes basses.
Un drôle de contraste lorsque les joueurs , entrés sur la pelouse , ont brandi , au niveau du rond central, un panneau ayant trait à la suppression du droit à l’image collective. Un sujet , certes sensible et important pour l’avenir des clubs , inquisiteur sur l’engagement étatique remis en cause , mais peu approprié lorsque il s’agit de dire adieu à quelque un . Au risque de faire passer pour inaperçu le message de sauvegarde des structures sportives , le mélange de certains genres n’ayant parfois pas la même couleur et par la même, le résultat espéré .
Un prologue empreint d’émotion avant que Monsieur Thual, ne siffle le début d’une partie marquée par le sceau de la prudence . Une période d’observation qui aura duré une mi-temps finalement , la bataille du milieu de terrain annihilant les attaques placées. Une frappe des 30 mètres de Gignac, à côté (5ème) constituait le hors d’œuvre d’une première phase, pauvre en occasions de but. A la 10ème minute Loïc Rémy effectuait un centre au second poteau pour Mamadou Bagayoko, le malien remisant de la tête pour Anthony Mounier, ce dernier voyait sa frappe au but stoppée par Blondel. Puis le ballet des frappes hors cadre faisait son apparition avec notamment des tentatives des internationaux Gignac et Rémy (12 et 18èmes) .
L’intenable Loïc Rémy , la confiance et la sérénité en lui , tentait d’animer son couloir et à la 29ème minute, son centre-tir, à l’apparence anodine, obligeait le gardien toulousain à sortir une claquette de derrière les fagots. La timide réponse du Téfécé venait d’un coup-franc enroulé de Machado , repoussé des poings par Ospina. Avant le repos , une dernière tentative à ras de terre d’Anthony Mounier , détournée en corner , achevait une 45 premières minutes bien ternes mais solides des Aiglons .
Malgré le score de parité, au regard du passif niçois sur certaines rencontres, la sérénité nouvelle instaurée par le quatuor Mabiala, Apam, Paisley , Gace est rassurante voire même impressionnante de solidité par moment. Ajouté à cela un milieu qui tient le jeu à bout de bras et une attaque qui respire l’amitié, le trident Mounier-Bagayoko-Rémy donnant l’impression d’un plaisir immense ressenti sur le terrain . Certes le score était de 0-0 mais le TFC n’est pas l’une des meilleures défenses de ce championnat pour rien , le bloc équipe fonctionne bien à défaut d’avoir une attaque tranchante. Les lacunes de Montpellier ou de Bordeaux semblent loin à ce moment là du match.
Loïc l’audace , Rémy la classe
De retour des vestiaires, le onze Rouge et Noir semblait plus déterminé moins léthargique face au faux rythme imposé par les hommes d’Alain Casanova. Malgré cela, ce sont les Toulousains par l’intermédiaire de Gignac , d’un tir au-dessus( 48ème) et d’une belle frappe arrêtée par David Ospina(49ème), qui se montrent les premiers dangereux.
On semble alors flirter avec ce qui fut la morosité de la première mi-temps lorsqu’une action presque anodine vint changer la donne. Sur un ballon aérien dans sa surface, M’Bengue tente un contrôle difficile en plein vol, le geste mal négocié finira sur la main largement décollée du corps du joueur toulousain. Pénaly! Une erreur d’appréciation du joueur qui alimentera une mini polémique quant à l’aspect involontaire du geste…..les consignes données par la Ligue aux arbitres semblant ne plus faire état de ce cas lorsque le bras est séparé du long du corps…..Flou entre colère toulousaine et gestion importante de ce moment vital du match par les niçois , M. Thual , s’en est remis à des directives qui ne font pas encore l’objet d’uniformité et peut-être à un « traumatisme » encore frais pour tout ce qui touche à la « main » depuis la qualification de la France contre l’Eire grâce à celle de Thierry Henry . On ne le saura jamais….
Face à Blondel , Rémy s’apprête à tirer ce coup de pied de réparation, sans pression apparente. La course sûre , le jeu international français s’élance et tente une culottée Panenka , basse mais rapide en plein centre et qui finira sa course au fond des filets de la cage adverse(51ème).1-0 pour le Gym!! Un geste de toute beauté qui permet aux Aiglons d’ouvrir le score et de débloquer une situation qui semblait dessiner leur premier 0-0 de la saison. Dans les tribunes, les supporters exultent , la frappe décisive se déroulant face aux irréductibles de la BSN.
Le stade pouvait continuer de chanter et à la 58 ème on était proche du 2-0 lorsque ce diable de Rémy, centrant depuis le côté droit pour son compère Bagayoko ,qui, bien placé au second poteau, voyait sa tête à bout portant toucher du bois. Les débats s’animaient et le Téfécé tentait de réagir mais timidement, le Gym se contentant de gérer son avance. Un centre d’Ebondo intercepté par Opina la 70ème minute, un tir de Bagayoko à la 88ème , on semble se diriger vers la 4ème victoire consécutive en Rouge et Noire.
Gignac, pour sa dernière action à la 89ème, se présente seul côté droit de la surface et adresse un puissant tir à ras du sol qui est stoppé de façon autoritaire par Ospina d’une main ferme . On en restait là, le public et l’équipe pouvait respirer, l’OGC Nice empochait une victoire des plus précieuses lorsqu’on sait que 3 déplacements consécutifs les attendent au mois de décembre. L’équipe qui avait humilié Lyon, battu Le Mans et dégoûté le PSG, a été reconduite ce soir avec toujours le même succès. Avec un banc composé de Faé, Traoré, Bamogo, Echouafni, Sablé….on peut aisément espérer de belles choses pour la suite …..jusqu’ à la CAN où 13 joueurs sont susceptibles de disputer le tournoi international. En attendant c’est une équipe soudée et humble qui enchaîne les performances , se retriuve 9ème du classement, emmenée par un Rémy taille patron.
Photos ALex OGC Nice.com