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22 novembre 2024

Opéra de Nice : Les candidates Miss France acclament « Il Viaggio a Reims » !

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jpg_IV1ok.jpgUne « première » nationale sur scène et dans la salle ! Dans l’attente de l’élection de « Miss France 2010 » qui se tiendra au Palais Nikaïa samedi 5 décembre, les trente-sept candidates honoraient de leurs silhouettes élancées plusieurs loges de l’Opéra de Nice pour la première, vendredi 27 novembre, de « Il Viaggio a Reims » de Gioacchino Rossini. Une production particulièrement réussie à laquelle s’étaient également associés quinze établissements lyriques de l’Hexagone.

Oeuvre de circonstance du compositeur italien destinée à célébrer, dans le pur esprit du cosmopolitisme européen de l’époque, le sacre en mai 1825 du roi Charles X à la Cathédrale de Reims, elle est jouée pour la première fois un mois plus tard au Théâtre-Italien de Paris. Au risque d’apparaître comme la partition glorificatrice d’un régime pourtant peu encensé par l’histoire. Mais la mise en scène particulièrement dynamique, fort enjouée et truffée d’ironie du piémontais Nicola Berloffa introduit une heureuse distance avec les risques d’une pièce pompeuse et statique dont la trame se déroule en vase clos. Ingénieux, le décor de Guia Buzzi parvient à rendre vivant un plateau pourtant très épuré : transformé en hall d’hôtel moderne, les entrées et les sorties, les ascenseurs qui s’ouvrent et se ferment, les chanteurs qui vont et viennent, le tout ponctué par des couples déjantés de groom (Jéremy Briffa et Julien Royer), ajoutent à cette sympathique permanence du mouvement scénique lequel fait heureusement oublier de brefs récitatifs. Mis à part celui, toujours comique, de Romain Pascal (Zefrino et Gelsomino).

jpg_ILV2ok.jpgEncore fallait-il que les artistes lyriques en grand nombre -le livret requiert seize personnages ! – fussent en harmonie vocale entre eux et musicale avec l’orchestre pour ne pas provoquer l’effondrement de l’édifice rossinien. Raison de plus pour féliciter la direction de l’Opéra pour le choix de cette distribution. Certes, les indéniables talents de la théâtralité, une impérieuse nécessité chez Rossini, l’emportent parfois sur les performances vocales de cette troupe d’acteurs hors pair. Les aigus de la soprano Elena Gorshunova (la Comtesse de Folleville) sonnent, par exemple, d’un plus beau timbre que ceux de Gabrielle Philiponnet (Corinna) laquelle déçoit un peu dans le grand air final à la gloire de Charles X. La très belle voix de Yun Jung Choi (Madame Cortese) devient elle aussi par trop instable dans les notes élevées. La mezzo Jose Maria Lo Monaco (la Marchesa Melibea) émeut dans son duo amoureux avec le Comte de Libenskof. Les ténors Dominique Moralez (Chevalier Belfiore) et Alexey Kudrya (Comte de Libenskof) dominent largement les rôles masculins même si la voix de baryton de Marco di Sapia (Don Profondo) séduit, notamment lorsqu’il énumère, avec les accents étrangers pris par un italien, la liste des invités. La basse Shadi Torbey (Lord Sydney) offre un registre vocal en accord avec son interprétation d’un amoureux romantique éconduit, par ailleurs très fidèle sujet de Sa Majesté.

jpg_ILV3ok.jpgLa grande réussite de cette production tient toutefois à la très « rossinienne » direction, énergique, alerte et précise, du chef espagnol Roberto Fores-Veses à la tête de l’Orchestre régional de Cannes. Une direction qui a enthousiasmé plusieurs des candidates « Miss France » dont c’était, à de rares exceptions près, le premier opéra. Tandis que Miss Provence, Miss Pays de Loire et Miss Champagne Ardennes relevaient « son dynamisme et son énergie », Miss Bourgogne notait « l’impressionnante harmonie entre la musique et les chanteurs » et Miss Bretagne « l’énergie de l’orchestre ». Miss Flandre se plaisait, elle aussi, à mentionner « la synchronisation réussie entre la musique et des voix puissantes ».

jpg_ILv4ok.jpgSa collègue Miss Réunion, laquelle semblait regretter l’absence d’un établissement lyrique dans l’île, préférait mettre l’accent sur le « dynamisme de la mise en scène », « un peu théâtrale » pointait pour sa part Miss Alsace. Une mise en scène « très vivante », se félicitaient ensemble Miss Côte d’Azur et Miss Albigeois Midi-Pyrénées. Cette dernière précisait, avec Miss Normandie, apprécier également ces « touches d’humour ». De par son travail de jeune mezzo-soprano, Miss Limousin se disait « plus sensible aux voix », une remarque partagée par Miss Poitou-Charentes et Miss Picardie, elle aussi émue par la « densité et l’énergie des voix ». Enthousiastes, Miss Martinique et Miss Corse avouaient « avoir tout aimé » tandis que Miss Lorraine pouvait conclure : « On ne s’ennuie pas contrairement à l’image souvent vieillotte de l’opéra ».

NB: les entretiens avec les « miss » ont été réalisés avec l’aimable autorisation de Monsieur Olivier Noël.

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