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22 novembre 2024

L’Edito du Psy – Nice, par des étudiants étrangers : une contribution au débat sur l’identité nationale…niçoise !

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jpg_bobine2008-67.jpgCe sont des étudiants venus des cinq continents : de la Corée du sud à la Finlande en passant par l’Australie, les Etats-Unis, l’Inde, Singapour, la Chine, le Brésil, le Mexique, la Russie, l’Allemagne, la Suède, le Danemark, l’Irlande, la Grande-Bretagne, la Grèce, la Bulgarie ou l’Espagne…bref, le monde aux pieds de la Baie des Anges. Entre Universités et Ecoles supérieures de commerce, ils -et elles- suivent des cours de « French Culture », prennent part à des activités sportives ou associatives. Et, pour certains d’entre eux, découvrent l’Europe et la France pour la première fois. Après un semestre, leur épopée niçoise se termine. L’heure des bilans arrive. Et aussi celui des témoignages. N’en exagérons pas la portée. N’en mésestimons pas non plus le sens. Et acceptons de les écouter pour ce qu’ils peuvent nous apporter : il n’y a pas plus grande force que de reconnaître sa faiblesse, dit le philosophe.

Passons sur leur inévitable « enthousiasme » à propos de l’infinie « douceur du climat », fond de commerce et raison d’être de la Côte d’azur. Une « heureuse surprise » pour celles et ceux qui proviennent de contrées au ciel peu clément à cette époque de l’année. Nettement moins dithyrambiques sur l’environnement humain, ils « hésitent à dire leurs déceptions ». Une jeune brésilienne prend d’infinies précautions oratoires, en référence à « tous les problèmes que connaît son pays », pour dire combien elle « trouve les Français rétifs au changement ». De retour d’un séjour à Paris, elle ne voit pas la différence entre la capitale et Nice de ce point de vue : « on a le sentiment que la France ne s’adapte pas, selon elle, à la modernité et qu’elle laisse de côté les évolutions mondiales ».

Cela encourage d’autres de ses jeunes collègues à intervenir : Contrairement à leurs « présupposés » -ville méditerranéenne donc ville ouverte sur les autres-, ils relèvent les « difficultés à nouer des contacts avec la population » jugée « plutôt distante ». Des Niçois souvent « repliés sur eux-mêmes », précisent-ils encore. Ils s’en étonnent d’autant plus au regard du « cosmopolitisme » avéré de Nice : la ville « regorge pourtant de nombreux résidents étrangers » souvent « croisés au détour d’un magasin, sur la Promenade ou dans le Vieux Nice ».

Alors qu’elle possède plusieurs Universités (en fait plusieurs campus), Nice -autre « désillusion par rapport à l’image préalable » qu’ils s’en faisaient- n’est finalement pas perçue comme une « ville étudiante », « vivante » : et de souligner la « moyenne d’âge élevée de la population ». Trop convaincus des atouts que leur accorde cet environnement géographique privilégié, les jeunes Niçois « se restreignent », toujours selon ces étudiants, « à la région et ne cherchent pas à voir au-delà ». « La bouffe, le foot et les filles », explique un jeune Allemand, sont « les invariables sujets de discussion ». Sinon l’inévitable programme du week-end. Un jeune scandinave « engagé en politique » regrette aussi le « peu d’intérêt des jeunes Niçois pour la chose publique et européenne ». Les « possibilités culturelles » sont jugées « limitées ».

Autre ombre au tableau : les prix au quotidien. Des tarifs prohibitifs pour sortir, se loger, se nourrir et se vêtir font de Nice et de la Côte d’azur, une région qu’ils estiment « peu favorable à la jeunesse ». Une région dont beaucoup s’étonne également du peu « d’esprit touristique » qui y règne. De « l’accueil dans certains établissements ou dans les transports » au sentiment que l’étranger est uniquement tenu pour une « source de profits », un groupe de jeunes étudiants asiatiques regrette cette « attitude peu professionnelle » selon eux. Ceux d’entre eux qui se sont rendus brièvement en Espagne, notamment à Barcelone, ville qui gagne largement leurs suffrages, ou en Italie, notent par surcroît cette différence de traitement.

Il ne faut toutefois pas désespérer. Monaco remporte, pour ces jeunes étrangers, la palme des critiques : « flashy, fake but funny ! ».

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