
Nomination importante
Sa nomination intervient à un moment crucial pour le sport Français. De fait, les effets conjugués de la réorganisation territoriale de l’Etat, la réforme de la fiscalité directe locale et de la mise en oeuvre de la RGPP [Révision Générale des Politiques Publiques qui analyse et met en place une feuille de route sur les missions et actions de l’Etat – ndlr], sont autant de sujets d’actualité susceptibles d’influencer de manière importante la gestion et le financement du sport Français. Le Mouvement Sportif, dans le cadre de l’avant-projet de loi relatif à la réforme des collectivités territoriales, a exprimé ses inquiétudes. Ce malaise faisait suite à l’annonce de la suppression de la clause de compétence générale pour les régions et les départements [qui donne une capacité d’initiative et de contribution au bénéfice des instances sportives territoriales – ndlr].
Enjeux financiers et humains
La non attribution de la compétence sport aux collectivités régionales et locales, amputerait les contributions au bénéfice du sport (dont l’enveloppe, fonctionnement et investissements réunis, est de l’ordre de 1,3 milliard d’Euros). Lorsque l’on sait de surcroît, que les collectivités territoriales financent 75 % des investissements publics, il est clair que cela met en exergue l’importance du sujet pour le monde sportif. La venue de Rama Yade a été l’occasion de nous faire connaître ses réponses aux nouveaux défis qui attendent le modèle sportif français. Son ambition de ne pas voir l’Etat « renoncer au rôle qui est le sien vis-à-vis du sport » a été expliquée dans un discours programme à la Sorbonne et s’articule autour de trois axes de travail. Pérenniser le rôle de l’Etat dans le monde du sport, en réaffirmant le soutien du Ministère des Sports aux sports amateur et de masse, et en accompagnant la réforme de l’administration d’une concertation accrue avec le personnel. La Secrétaire d’Etat entend par ailleurs apporter sa touche personnelle faite d’humanisme avec un défi d’exemplarité, en luttant contre la violence, la traite des mineurs, les dérives du sport busisness et le développement durable. Ce programme ambitieux se traduira, par la création d’une cellule nationale de prévention et de lutte contre la violence, et par une stratégie nationale de promotion du respect. La création d’un fonds sportif pour la protection internationale de l’enfance verra également le jour. Il aura pour vocation de lutter contre les dérives de « l’esclavage sportif » selon la secrétaire d’Etat aux sports. Enfin, le troisième axe de cette politique n’est pas le moindre il s’agit de contribuer à la compétitivité internationale du sport et de son modèle sportif. Sa réussite passe par l’organisation de grands événements et par le rétablissement de la compétition entre les grands clubs français.
Deux « attaquants » à son service
Pour parvenir à ses objectifs, Rama Yade peut faire appel à deux personnalités du sport chargées de faire des propositions. Raphael Ibanez ancien capitaine de l’équipe de France de Rugby axera ses réflexions sur la compétitivité des Sports collectifs français. Danie Constantini ancien entraîneur de l’équipe de France de Handball s’occupera de son côté de la rénovation des salles de sports. Mais la venue à Nice de Rama Yade a également été l’occasion de réaffirmer son attachement aux Jeux de la Francophonie, et son soutien à la candidature de la ville de Nice qui souhaite les accueillir en 2013. Affaire à suivre…