Ca y est c’est parti ! Le célébrissime Carnaval de Nice a débuté vendredi 12 février dans une ambiance survoltée.
Un grand nombre de niçois et de visiteurs du monde entier étaient venus accueillir en fanfare le Roi de la Planète Bleue. C’est au milieu des confettis que des échassiers et autres danseurs de rues gracieusement costumés se trémoussaient et assuraient l’ambiance festive. Les enfants maquillés et déguisés pour l’occasion s’amusaient tout autant que les adultes qui, eux, y retrouvaient leurs âmes d’enfant. S’ajoutaient à ces derniers les grenouilles vertes couronnées avec leurs grandes mains palmées, réelles figures emblématiques de ce Carnaval 2010. Celles-ci resteront fidèles au poste jusqu’à la fin de cette grande fête de Nice. Les Plasticiens Volants offraient un spectacle unique qu’ils ont appelé “Les racines de la terre et autres planètes”. Des planètes-ballons et des mains immenses flottaient au-dessus de la foule dans un élan majestueux.
Mais si tous étaient présents ce soir là c’était bien sûr pour la présentation officielle du Roi et de la Reine du Carnaval « le Roi de la Planète Bleue ».
C’est un couple d’êtres bleus géants, ambassadeurs de la Terre, protecteurs de notre environnement en danger.
Le Roi est un géant de près de 17 mètres de haut et 9 mètres de large. C’est un souverain couronné qui porte notre planète Terre en miniature autour du cou. Il est entouré de bébés multicolores aux chapeaux carnavalesques sortants de leurs coquilles. Ainsi fut représentée la multiethnicité de notre monde.
La Reine, bleue et gracieuse avec ses longs cheveux orange et ses nombreux bras, représente la Mère de l’Humanité et la Reine des Océans. Enceinte, elle porte la Terre en elle. Elle en est l’origine, l’aime et la protège de son mieux. Jaillissant d’une anémone de mer, cette grande femme de 14 mètres de hauteur est entourée de deux énormes baleines bleues.
Le couple est beau, jeune, gigantesque et protecteur.
Une première bataille de fleurs réussie
Samedi 13 février, malgré le froid qui s’abattait sur la ville, avait lieu la première bataille de fleurs. Cette tradition datant de 1876, fait la renommée de Nice et la foule présente en ce jour glacial venait le confirmer. Une farandole de chars éblouissants, couverts des plus belles fleurs et des plus belles femmes paradaient pour le plus grand bonheur des spectateurs. Plusieurs nations étaient représentées. Parmi elles, des tahitiens aux costumes légers, des brésiliennes, des chinois et leurs impressionnants arts martiaux, des colombiens, tous paradaient, fiers de nous faire découvrir leur culture. Un dragon immense aux narines fumantes et un vaisseau de pirates plus vrais que nature ont réjouis la foule pendant que les fanfares et les majorettes défilaient sous leurs yeux.Les bouquets de mimosa volaient dans les airs au rythme de la musique entraînante et des cris de joies. Le ton était donné par des personnages farfelus hauts en couleurs qui jonglaient, marchaient sur de grandes échasses, dansaient et riaient de bon cœur.
Une Saint Valentin carnavalesque !
Dimanche 14 février, alors que les amoureux profitaient de cette journée de Saint Valentin dominicale, une quinzaine de courageux participaient au fameux bain de Carnaval. La mer glaciale ne leur faisait pas peur, c’est une tradition et ils s’y tiennent. De la Socca, spécialité culinaire niçoise par excellence, leur était néanmoins proposée ensuite pour réchauffer les cœurs.
Les spectateurs étaient ravis, les confettis pleuvaient et les serpentins fusaient de part et d’autre de la Place Masséna.
S’ensuivirent des chars toujours plus colorés comme une Arche de Noé, un José Bové géant en bataille contre la malbouffe, un Gargantua plus écolo que jamais, Nicolas Hulot en grand défenseur de la faune et la flore ou encore Barack Obama dont le char saluait son engagement récent dans l’écologie. Egalement un char « Miss Météo » qui représentait les importants changements climatiques de ces dernières années. Une planète malade couverte de seringues venait symboliser l’urgence de sa destruction.
La Nature était à l’honneur : des statues de la Liberté étaient couvertes de vignes, une forêt d’arbres vivants trottait pendant que le char de « Nice engloutie par la Nature » prônait une Nature qui reprend ses droits.
Les générations futures, à qui nous léguons notre Terre, étaient aussi présentes dans les tribunes que dans le cortège, des cigognes géantes portaient des poupons et des enfants déguisés s’amusaient sur les chars.
La reine des grenouilles, très colorée et adorée de tous, venait clôturer en fête ce corso époustouflant. Un régal.
Photos: Alain Biguet, photographe.