Giuseppe De Santis, metteur en scène de ‘Riso Amaro (Riz amer) fut un des protagonistes de la vague néoréaliste qui caractérisa le cinéma italien de l’après-guerre. Dans l’Italie ruinée et exsangue, Riz amer se veut un film documentaire qui rend hommage aux ‘Mondine’, les saisonnières des rizières qui, chaque année, affluaient pour quarante jours de très dur labeur dans des conditions extrêmes pour faire face aux besoins matériels.
Comme quoi, en la comparant à la situation actuelle et à tant de drames de l’immigration, « l’histoire n’est qu’un éternel recommencement » comme disait GianBattista Vico.
Dans les années 1950 le mouvement littéraire et cinématographique du Néoréalisme se caractérisa, en opposition à la culture fasciste et décadente, avec une volonté de décrire la réalité telle qu’elle est sans occulter les problèmes et les injustices sociales.
Giuseppe De Santis en fut un des meilleurs auteurs avec les plus célèbres Roberto Rossellini, Vitotrio De Sica, Lucchino Visconti et le scénariste Cesare Zavattini.
L’expérience néoréaliste constitue un des sommets du cinéma italien et donna lieu aussi à des débats politiques intenses dans une période confuse de la vie italienne entre traditionalistes et partisans de changements radicaux.
‘Riz amer’ fut , par son langage direct, souvent calqué sur la langue de tous les jours (le dialecte parlé par beaucoup des acteurs de second rôle) une violente protestation contre la misère sexuelle dont étaient victimes les ouvrières italiennes à l’époque. Les interprètes principaux, tous aujourd’hui disparus, furent : pour le rôle principal féminin Silvana Mangano (19 ans au moment du tournage), éblouissante de beauté, qui se révéla au public à cette occasion et qui devint par la suite une très grande actrice ‘intellectuelle, protagoniste de nombreux films avec les réalisateurs Mario Monicelli, Mauro Bolognini, Pier Paolo Pasolini et surtout Lucchino Visconti (Mort à Venise et Le crèpuscule des dieux). Elle terminera sa carrière sous la direction de Nikita Mikahilov (Les yeux noirs) où elle joue pour la première fois avec un autre monument du cinéma italien, Marcello Mastroianni.
Vittorio Gassman, le partenaire masculin de Silvana Mangano, fut le caméléon du cinéma italien, capable de tout faire et de passer du drame grec (inoubliables ses performances dans les de pièces de Senofonte) à la comédie italienne (Il sorpasso , Les Monstres, Parfum de femme de Dino Risi; et puis La Grande Guerre de Mario Monicelli et C’eravamo tanto amati di Ettore Scola) du cinéma au théâtre, de l’interprètation à la réalisation. Son surnom,Il Mattatore, (du titre d’une émission télé de grande écoute) lui revient à titre d’honneur.