Plus de 3 millions de manifestants en France. 30 000 à Nice. La mobilisation anti-CPE se poursuit. Le discours de Jacques Chirac n’a pas eu l’effet escompté. Nice-Première vous raconte le film de la manif niçoise.
30 000 manifestants à Nice. C’est un remake de la grande manif du 28 mars avec quelques unités en plus. Les organisations syndicales des salariés, étudiants et lycéens forment toujours l’union sacrée. Premier clap de la manif niçoise à 10h30 pour une grande vadrouille de presque trois heures entre le pont Barla et le port de Nice en passant par Carabacel, Dubouchage, Victor Hugo, Gambetta et la Promenade des Anglais. Plein soleil sur le cortège : le décor est planté et le scénario ficelé.
Les revendications restent inchangées : le retrait de la loi instaurant le Contrat Première Embauche et ce malgré les concessions faites vendredi par le Président de la République Jacques Chirac. Aux habituels chants à la gloire du Premier Ministre Dominique de Villepin et de Jacques Chirac s’ajoutent désormais des ritournelles en l’honneur de Nicolas Sarkozy, leader de l’UMP et Ministre de l’Intérieur.
Les jeunes veulent croire en un avenir meilleur. Précarité oblige, pour eux la vie n’est ni belle et encore moins un long fleuve tranquille. C’est ce qu’explique Jenifer étudiante en Lettres : « Institutionnaliser la précarité avec le CPE est inacceptable. 
Etre étudiante c’est déjà la galère au niveau financier alors nous devons nous battre pour qu’à la sortie des études nous puissions prétendre, la majorité d’entre nous, à des emplois stables. » Utopie ou plutôt grande illusion pour les badauds s’improvisant économistes : « C’est très bien de manifester, de montrer qu’on a du répondant face au gouvernement mais il ne faut pas oublier que l’on est en pleine crise, que les temps sont durs pour tout le monde, employés et patrons. Pour moi le CPE incite à l’embauche donc essayons le », commente Lionel.
Alors ces défilés, partout en France, seraient-ils des cavales sans issues ? Réponse dans les prochains jours à condition que les syndicats se mettent autour de la table pour discuter avec le gouvernement des aménagements proposés par Jacques Chirac. Est-il possible de rêver à un grand pardon des deux camps pour un Happy end ? Ce n’est pas l’avis des manifestants. Leur règle du jeu est sans équivoque : le retrait du CPE avant de discuter. Le mouvement va se durcir dès aujourd’hui mercredi avec des blocages symboliques décidés dans les AG des étudiants. Un appel a été lancé pour bloquer jeudi les principaux axes routiers et ferroviaires à Nice. Prochain opus à suivre…
