Jean-François Caujolle, comment le tournoi de Nice a t-il revu le jour ?
Entre 1995 et 2010, le président du Nice LTC a cherché plusieurs fois à obtenir une date dans le calendrier ATP. A deux reprises, le tournoi a failli renaitre, mais au dernier moment le dossier n’a pas abouti. Dès lors, les dirigeants du club ont fait de la recréation de ce tournoi leur cheval de bataille. Et Christian Estrosi, mairie de Nice, voulait fermement, lui aussi, la création d’un tournoi de tennis. C’est son action qui a été réellement décisive, surtout auprès de la FFT. Je savais qu’à la fois le Nice LTC était très désireux de remonter ce tournoi et qu’il y avait une volonté politique très forte. Par chance, le tournoi de Kitzbühel qui était en difficulté, cherchait à céder son créneau. Son promoteur m’a contacté et 24 heures plus tard, l’affaire était réglée.
L’Open de Nice Côte d’Azur est-il le prolongement de l’ancien tournoi, ou plutôt un nouvel événement au même endroit ?
On est dans une autre époque. C’est très clair lorsqu’on regarde le cahier des charges de l’ATP, que ce n’est pas du tout pareil. Ce dernier est très strict et nous oblige à engager des travaux importants au niveau du club. C’est un avantage d’être dans un club traditionnel mais il y a aussi des inconvénients : il faut par exemple gérer les 1 400 membres du club et les gêner le moins possible dans leur activité quotidienne. On est à la fois sur un « revival » car il y a une tradition mais les gens qui vont arriver ne retrouveront pas leurs petits car l’évènement va être vraiment différent.
Quelle est selon vous la particularité de ce tournoi ?
Si on regarde les tournois qui ont vu le jour dans les dix dernières années, il n’y en a pas un qui est dans un club traditionnel. Tous sont dans des sites multifonctions/multisports.
L’Open de Nice Côte d’Azur s’affiche comme éco-responsable. Pouvez-vous nous en dire plus ?
On met en place un projet éco-responsable totalement intégré, qui n’est ni cosmétique ni opportuniste. Le fait d’évoluer en extérieur, sur un site qui n’est pas éphémère, nous permet de mettre en place sur cinq ans un projet éco responsable qui colle parfaitement à la demande de la ville de Nice et de l’agglomération Côte d’Azur. Concrètement, nous avons foré un puis à 40 mètres de profondeur, qui nous permettra d’arroser les terrains et d’alimenter les vestiaires avec de l’eau qui provient d’un puis naturel. Nous avons également prévu de poser des panneaux solaires pour produire de l’énergie naturelle. Nous utiliserons pendant le tournoi un maximum de produits recyclés et recyclables.
Pouvez-vous nous parler du plateau sportif ?
Sur le papier, le plateau sportif est très bon. On a Davydenko, vainqueur du Masters à Londres, Soderling, finaliste à Roland-Garros, Ljubicic, vainqueur à Indian Wells, Monfils meilleur français sur terre battue ces deux dernières années, Verdasco 11e mondial. Il y aura aussi des joueurs comme Baghdatis, Gasquet ou Benneteau. Le dernier joueur à entrer dans le tableau est classé à la 55e place mondiale. Ce sera un tournoi de très haut niveau. Je vais attribuer une des trois wild card à Richard Gasquet. Quant au deux autres, j’attendrai le dernier moment.
C’est la première année du tournoi, mais au vu des joueurs qui ont donné leur accord, on a plutôt un tableau d’année 3 que d’année 1.
La proximité de Roland-Garros est elle un chose positive ?
Les joueurs qui ont réellement l’ambition de gagner Roland Garros ne viendront pas. Ils ne sont que deux ou trois et sont de toute façon trop chers pour nous. Il n’y aura pas Nadal ni Federer, c’est vrai. Mais les autres seront soit au Paris Country Club, soit à la World Team Cup de Dusseldorf, soit chez nous. C’est une semaine intéressante car tout le monde est sur le pont, il fait beau, et médiatiquement, tous les projecteurs sont déjà tournés vers le tennis.