Dans le cadre du tricentenaire de la naissance de Giovanni Battista Pergolesi, l’Ensemble de la Société de Musique Ancienne a donné un magnifique concert samedi 10 avril 2010 à l’Opéra de Nice. Au programme, présenté avec dynamisme et intelligence par Gilles Cantagrel, un Salve Regina d’Alessandro Scarlatti, une « découverte récente » dans ce répertoire d’un « infatigable voyageur » principalement composé d’opéras et de musique d’église. Une pièce qui offre une « synthèse de différentes influences », y compris celle de l’Espagne. Six mouvements qui vont de la « contrition » à « l’imploration », notamment le troisième mouvement, superbe « Largo » au cours duquel la Soprano Claire Gouton et le Contralto Michel Géraud offrent un enchevêtrement mélodieux et très émouvant de leurs voix.
Parmi les six cents concertos et la centaine d’opéras du second compositeur à l’honneur de cette soirée, c’est une « méditation », une musique sans parole du « prêtre Antonio Vivaldi » qui a été proposée : « une des plus originales dans l’œuvre du compositeur » puisque ces deux mouvements courts n’en comportent pas moins des tonalités et des tempi relativement audacieux pour l’époque.
Enfin, l’Ensemble de la Société de Musique Ancienne a donné une interprétation très raffinée du Stabat Mater de Pergolèse, compositeur tellement apprécié, a rappelé Gilles Cantagrel, qu’on « composait sous son nom pour mieux vendre la partition ». Une œuvre d’autant plus touchante qu’elle fut terminée peu de temps avant la mort à 26 ans de son auteur. Très attentif à l’accordance des instruments, à la vivacité des attaques, aux multiples nuances dans l’exécution, le premier violon Flavio Losco a dirigé avec son Ensemble (Nirina Bouges au deuxième Violon, George Jalobéanu à l’Alto, Etienne Mangot au Violoncelle, Jean-Paul Talvard à la Contrebasse et Michaëla Chetrite à l’Orgue) ces douze morceaux en heureuse harmonie avec les deux voix des solistes. Parmi ces derniers, on mentionnera notamment le « Fac ut portem Christi mortem » chanté avec une impressionnante profondeur vocale par le Contralto et un très noble duo final « Quando corpus morietur » qui se termine par un « Amen » particulièrement rédempteur.