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22 novembre 2024

Box-Office: Videocracy (Basta apparire) de Erik Gandini

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jpg_videocracy.jpgLe titre est la synthèse réussie de la volonté du metteur en scéne Erik Gandini (né et eduqué en Italie mais désormais vivant en Suéde). Il a voulu expliquer la mainmise de Silvio Berlusconi sur la vie démocratique de l’Italie par le biais du binòme entertainement (amusement) et politique.

Malheuresement si les intentions étaient bonnes, l’essai n’est pas réussi. Ce film-documentaire reste toujours à la surface du probléme en racontant trois histoires paralléles (deux certainement vraies, l’autre nous ne pouvons pas le savoir) de personnages qui ne peuvent absolument pas représenter les symboles de cette Italie ‘berlusconienne’.

La mèthode choisie n’est pas la bonne : les situations complexes doivent être abordées et analysées pour leur compléxite et non simplifiées!
Et Dieu sait si la situation actuelle de l’Italie est complexe!!!

Parler d’un ‘pauvre’ ouvrier anonyme (tel Silvio) en quête de popularité ou de deux personnages sulfureux du show-bizz (un des ‘parrain’ du milieu artistique Lele Mora et son ancien élève, tel Corona, aujourd’hui ‘reconverti’ dans le chantage aux personnages publics aprés les avoir traqués et photographiés pour eviter que le grand public vienne à connaissance des frasques de leur vie privée) ne sert pas à grand chose et surtout pas à réaliser l’objectif que Erik Gandini s’est proposé..

Nous nous en tiendrons là avec ce film qui aurait pu dire bien autre chose.

Oui, c’est bien vrai que l’Italie de Berlusconi est en train de prendre une dérive anti-démocratique dangereuse. Si elle n’a pas les caractéristiques d’une dictature, par contre elle présente des aspects ‘fascistes’ qui devraient alarmer les consciences démocratiques.

Oui, c’est bien vrai que le modèle de télévision commerciale de Monsieur Berlusconi a forgé une société édoniste sans valeurs où le paraître est bien plus important que l’être.

Oui, la mainmise sur l’information télévisée, par le biais de lois frauduleuses et par sa position politique actuelle permet à Monsieur Berlusconi de maitriser son méssage en le modulant à sa guise. C’est parce que dans le monde de l’information, le plus important est ce que l’on dit, comment on le dit et surtout ce que l’on ne dit pas. Pour faire cela, il s’agit de placer dans des position clés des journalistes complaisants et ecarter ceux qui ne le sont pas.

Oui, c’est bien vrai que dans le giron politique et gouvernamental la gestion de la ‘res publica’ est conçue comme s’il s’agissait d’une propriété privée. Avec Des Ministres non nommés pour leur compétences mais pour leur fidélité (et parfois pour les rapports personnels…telle une ancienne show-girl balancée au Ministére pour la Parité!!! et bien d’autres cas qui meriteraient d’étre evoqués), avec un Premier Ministre qui agit comme un PDG qui considére qu’une seule décision est la bonne pour le pays: la sienne.

Oui, c’est bien vrai que la télévision est la source la plus importante (82%) pour la formation de l’opinion publique comme le montrent trés bien les enquêtes de l’Osservatorio de Pavie, le centre d’études, qui analyse l’impact de l’information sur les comportements sociologiques des italiens. Par conséquent, sa maîtrise devient fondamentale et quelques chiffres le montrent bien : par la mèthode ‘sandwick’.
3 des 6 JT à caractère national étant de propriéte de Monsier Berlusconi et les trois autres sont ceux de RAI, la télévision publique national. Ils sont contrôlés de la maniére suivante : 1 par le Gouvernement, 1 par la majoirité parlamentaire et 1 par l’opposition.
Les informations sont filtrées suivant le message que l’on veut faire passer.
Par exemple, à l’insecurité, deuxiéme sujet de préoccupation des italiens aprés le chômage, est consacré 82,3% contre 4,1% à la crise du travail (relévation de la semaine du 28 février au 6 mars).
Comme quoi, entre éditoriaux serviles et silences complices, on peut ‘former’ les opinions utiles pour les choix électoraux.

Et ‘oui, c’est bien vrai’ on pourrait en écrire encore bien plus.
Tout cela pour quoi dire?
Pour dire, en revenant au film-documentaire de Erik Gandini, que l’occasion a été manquée parce que le metteur en scéne italo-suédois aurait pu et du dire de maniére droite et sans faiblesse que la situation de la démocratie en Italie est grave et que cette ‘maladie’ à la complaisance du patient qui ne se sent pas en danger.

Parce que c’est bien d’étre optimiste comme le veut le slogan plaisant du règime populiste-affairiste de Monsier Berlusconi. Mais franchement, la démocratie (l’union des mots ‘demos’ et ‘cratos’ que les philosophes grecs nous ont légué) demande une conscience autre que celle de l' »entertainment » (amusement) télévisé.

Il s’agit de revenir aux sources de l’être et d’abandoner le paraître au rayon des mauvais souvenirs.
Operare sequitor esse (« D’abord être, avoir des valeurs et ensuite ouvrer »), disaient les sages des temps anciens.
Sauront-ils (les italiens) le faire ou continueront-ils à se positionner dans cette fausse modernité?

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