Une rencontre avec le nouvel entraîneur de l’OGC Nice qui nous parle de ses ambitions, de ses projets, du football en France et de bien d’autres sujets.
Nice-premiere : Votre position après les premières semaines dans la maison Rouge et Noire ?
Frédéric Antonetti : J’ai été très bien accueilli comme j’ai pu le dire plusieurs fois dans un club avec une forte identité et cela me plaît. On s’en aperçoit rien qu’en traversant la rue. Il y a une très bonne entente avec Roger Ricort sur le plan sportif. Nous avons les mêmes vues. Maurice Cohen et les investisseurs ont fait tout ce qu’ils ont dit. Ils ont investi. On l’a vu dernièrement avec l’arrivée d’un nouvel attaquant. Je suis très satisfait sur leur politique sportive.
NP : Une belle victoire à Paris. La sauce Antonetti commence à prendre ?
FA : C’est trop tôt. Il ne faut pas faire les bilans après chaque match. On verra ça au mois de mai. Il y aura des bonnes périodes, des mauvaises périodes. Nous sommes un groupe compétitif, capable de contrarier toutes les équipes, à nous d’être ambitieux et conquérant, à nous d’être sérieux pour pouvoir réaliser la meilleure saison possible.
NP : Après Bastia et Saint-Etienne, vous entraînez Nice. Vous aimez les clubs chauds ?
FA : J’appelle ça les clubs à forte identité. Mon caractère s’y prête un peu. C’est sans doute pour cela que l’on me demande
NP : Que manque-t-il au Gym ?
FA : Il manque le stade pour franchir le palier et nous faire grandir. Avec le stade, il y a plus de moyen et donc plus de facilités pour monter une équipe mais je suis satisfait de celle que j’ai.
NP : Que pensez-vous de la vidéo dans le monde arbitral ?
Ce serait une petite avancée. Tout ne sera pas réglé. Sur certaines décisions, des problèmes seront réglés mais tout les problèmes. Si on peut le faire, il ne faut pas s’en priver
NP : Quels sont les objectifs du Gym et d’Antonetti ?
FA : Faire une saison sereine. Ne pas se faire peur, sans angoisses et puis se découvrir des ambitions au fil de la saison.
NP : Que pensez-vous des supporters Niçois ?
FA : Ils sont très chauds et très attachés à leur club. Beaucoup de gens que je rencontre me disent « je vais au stade depuis 30 ans, 40 ans » et puis il y aussi beaucoup de jeunes. C’est un club à forte identité. Le jour où le stade sera fait, il y aura des chambrées dignes des grands clubs.
NP :Vous êtes plutôt « Vinceremu » ou « Pace e salute » ?
FA : Un peu les deux. Vinceremu sur le terrain et pace et salute dans la vie.
NP: Allez-vous sur Internet et sur les forums des supporters ?
FA : J’y allais mais dans ce métier il faut se méfier de ce que disent les gens. Mon fils y va et il me dit un peu la tendance.
NP : Etes-vous encore à l’hôtel ?
FA : Non, je suis déjà installé.
NP : Quel est votre avis sur la L1 ?
FA : Tout le monde fait la fine bouche. Le niveau est bon. Neuf clubs sont qualifiés en coupe d’europe. Le championnat est pillé chaque année. Mais malgré il est d’un bon nouveau tous les ans. C’est dire la force de notre football. Les championnats de Yougoslavie ou des pays de l’Est se sont fait pillés et ne retrouvent plus la même valeur. Le championnat français est alimenté grâce aux centres de formation. Si on avait les meilleurs joueurs français ou si on avait les moyens de faire venir les meilleurs joueurs européens comme dans les années 70, ce serait mieux mais il ne faut pas faire la fine bouche. Des fois certains se plaignent des 0 à 0 mais il y a de très bon 0 à 0. Dans le football, il n’y a pas que le but, il y a le contenu également. Une bonne équipe, bien organisé défensivement c’est aussi joli. Tout comme celles qui jouent le contre ou qui construisent. Il existe plusieurs façons de voir le football.
NP : Le prochain match Nice-ASSE, un petit mot sur cette rencontre ?
FA : Plus vite ce match est passé, mieux c’est pour moi. C’est un match, dans mon cas, qu’on n’aime pas trop vivre.
NP : Vous avez affronté Troyes, Toulouse, Sochaux, Nantes et Paris. Qui vous a posé des problèmes ? Quels joueurs vous ont impressionné ?
FA : Tout le monde nous a posé des problèmes. Dans un match il y a toujours des périodes où on est dominé. Nantes et Sochaux ont un très bon fond de jeu même s’ils ne sont pas assez efficaces dans les 30 derniers mètres, ils arrivent à déstabiliser l’équipe adverse. Les bons joueurs, sans être original, c’est Ilan, Toulalan, Fae et à Paris c’est tous les joueurs, individuellement ils sont tous bons !
NP : Si vous pouviez avoir un joueur, qu’importe le budget, quel serait-il ?
FA : Je ne regarde pas ce genre de joueurs. Je suis tellement habitué à être dans des clubs qui n’ont pas les moyens que je n’y ai pas réfléchi…
NP : Que pensez-vous du football corse ?
FA : C’est une terre de passion. Dans chaque village, il y a toujours des footballeurs. Parfois la passion dépasse les limites. Il y aura toujours des équipes en L1 ou L2 même si l’île est petite et peu peuplée
NP : Quel est votre match inoubliable ?
FA : (Il réfléchit). En temps qu’entraîneur, c’est le jour de la montée avec Saint Etienne à Châteauroux. Il y a eu vingt minutes qu’il est rare de vivre, et j’espère les vivre à Nice. On était à 1-1, on était assuré de monter mais on jouait le titre et il y a eu ces vingt minutes exceptionnelles. Le public et les joueurs communiaient, c’est inoubliable. C’est un moment que je voudrais vivre avec Nice.
NP : Parlez-nous de l’arrivée de Souleymane Camara. Que va-t-il apporter?
FA : Camara va apporter sa vitesse, sa valeur et un peu plus de concurrence. C’est un jeune joueur, très prometteur. Il aura plus de temps de jeu à Nice et j’espère qu’il pourra s’épanouir complètement.
NP : Y aura-t-il des soucis d’effectif pendant la Coupe d’Afrique des Nations en janvier avec les éventuelles absences de Traoré, Yahia, Tchato, Koné, Bagayoko, Camara ?
FA : Le Mali n’est pas qualifié. Yahia avec l’Algérie non plus. On perdra les Camerounais, les Sénégalais et les Ivoiriens. C’est le lot de toutes les équipes. Il faudra faire avec et d’autres joueurs auront leur chance.
NP : La seule petite incompréhension lors du Mercato, c’est le prêt à Troyes de Florent Boucansaud, tout juste débarqué à Nice. Pouvez-vous nous expliquer ce prêt et suivez-vous ses prestations qui pour le moment semblent excellentes ?
FA : C’est un problème de temps de jeu. Quand il est arrivé à Nice, il y avait déjà cinq joueurs à son poste de stoppeur. Florent Boucansaud est un jeune joueur, il a besoin de temps de jeu. L’offre de Troyes est arrivée. Il fallait aussi un équilibre sur la masse salariale. Il appartient toujours au Gym. Il va faire son apprentissage de la L1 à Troyes. Parfois un prêt est une bonne chose. C’est comme Di Scotto à Amiens. On ne pouvait pas leur offrir autant de temps de jeu.
NP : Prince est actuellement à l’essai. Intègrera-t-il l’effectif du Gym ?
FA : Je ne sais pas. C’est à lui de montrer où il en est. C’est un garçon qui est en difficulté et avec des qualités. On lui tend la main. A lui de la saisir.
NP : Pour parler de la ville de Nice. Quels sont les lieux que vous appréciez ?
FA : Nice est une belle ville. Mais je n’ai pas encore eu l’occasion de bien la découvrir vu le rythme infernal depuis le début de la préparation. Je suis allé deux fois dans le centre-ville. C’est beau. J’aime beaucoup les vieilles bâtisses du début du siècle. Elles sont magnifiques.
NP : Vous parlez corse, vous connaissez quelques mots en japonais, parlez vous le niçois ?
FA : Le Niçois et le Corse sont deux langues proches. Lorsque Roger Ricort parlait en Niçois je comprenais tout.